Peuples premiers du Japon au même titre que les Okinawaïens, les Aïnous qu’on retrouvent dans le nord du pays se réapproprient leur identité et leurs traditions. Ils cherchent a réhabiliter leur langue quasiment disparue.
Les Aïnous, peuple antérieur aux japonais qui pratiquaient une langue millénaire et possédaient une riche culture orale distincts de ceux des ses voisins d’Asie du Nord-est, sont enquête de leur identité. Pour cela, ils cherchent à réhabiliter leur langue en veille depuis des lustres.
Un musée et pas des moindres, consacré a l’histoire et à la culture de ce peuple dont l’annexion des territoires ( îles d’Hokkaido, des Kouriles été de Sakhaline) a entraîné son assimilation forcée par le Japon et la Russie à la fin du XIXe siècle a été ouvert dans l’île d’Hokkaido. L’ouvrage a été créé pour faire revivre et développer cette langue et cette culture, la transmettre aux nouvelles générations, affirment les responsables de Musée.
» Bien que ce ne soit pas encore pleinement établi, ni mis en œuvre fréquemment, je m’efforce de transmettre l’idée que l’apprentissage de la langue aïnoue n’est pas quelque chose de spécial, mais plutôt une partie intégrante de la vie quotidienne « , explique Kenya Yamamaru, il travaille au Musée.
Il ne cache pas son combat qui consiste » à créér des moyens permettant aux gens d’interagir naturellement avec la langue aïnoue sans avoir l’impression de l’étudier. En produisant, par exemple, des vidéos de pièces de théâtre inspirées de contes célèbres comme Le petit Chaperon rouge traduites en aïnou », ajout Kenyu Yamamaru. Mais » ce n’est encore qu’un idéal pour l’instant. Mais j’espère, à l’avenir, offrir aux enfants des crèches, des jardins d’enfants et des écoles primaires la possibilité de joué en aïnou « , assure M. Yamamaru.
Le musée national des Aïnous conçu par les Aïnous, pour les Aïnous et sur les Aïnous est un instrument important pour la réhabilitation de la langue et de l’histoire de ce peuple premier du Japon. À des milliers de kilomètres, Alice Berthon de l’Université Grenoble-Alpes, qui lui a consacré une étude et interprète les messages de son directeur sur le site internet affirme que » le musée doit exposer l’histoire et la culture des Aïnous aux écoliers mais également aux adultes pour une meilleure compréhension des Japonais de la majorité sur cette minorité ethnique ». Une cause qui intègre de » combattre les discriminations à l’encontre des personnes d’origine aïnoue », argue l’universitaire.
Il a fallu attendre 1997 pour que le Parlement japonais ébrèche le mythe du Japon » pays d’une seule ethnie », en promulguant une loi pour la promotion et la protection de la culture aïnoue. Pour la première fois, le Japon reconnaissait ainsi l’existence d’une »minorité ethnique » aïnoue et s’est mis à faciliter l’apprentissage de la langue. En 2008, le gouvernement a enfin admis que ce peuple premier du nord du Japon » possède sa propre langue, religion et culture ».
À l’origine, les Aïnous ne possèdent pas d’écriture. Leur savoir se transmet oralement. Aujourd’hui, l’aïnou est écrit à l’aide de l’écriture japonaise (katakana) mais aussi à l’aide de l’alphabet latin. Nombreux sont les noms de lieux à Hokkaido issus de la langue aïnoue. Les Japonais ont parfois du mal à les prononcer. Car certaines des prononciations aïnoues sont appliquées aux caractères (kanji) employés en japonais.
Pour le moment, les Aïnous qui s’intéressent à leur langue et leur culture sont issus de milieux aisés. La majorité est défavorisée, marginalisée, et n’a pas le temps ou la motivation d’apprendre la langue.