Le gouvernement irlandais a présenté mardi 27 mai un projet de loi inédit dans l’Union européenne. Il interdirait l’importation de biens en provenance des colonies israéliennes illégales en territoire palestinien occupé.
Le gouvernement irlandais va déposer un projet de loi afin d’interdire l’importation de produits issus des colonies israéliennes en Cisjordanie, considérées comme illégales par l’ONU. Une première au sein de l’Union européenne si elle était adoptée. Portée par le gouvernement au nom du droit international, la mesure, principalement symbolique, vise à dénoncer la politique israélienne dans les territoires occupés et pourrait inspirer d’autres États européens, selon Dublin.
L’interdiction, aujourd’hui, ne concernerait qu’une poignée de produits, en provenance des territoires occupés : quelques oranges, dattes et olives, déplore l’avocat Gary Daly.
« Le gouvernement veut supprimer toute référence aux services, limitant ainsi la loi à quelques biens seulement. Ils prétendront alors avoir adopté la “loi sur les Territoires occupés”, mais en réalité, elle sera vide de sens et inefficace ! Ce n’est qu’un compromis bancal, mais acceptable pour les Américains et les Israéliens », se désole l’avocat . Une mesure symbolique donc, mais qui ferait tout de même de l’Irlande le premier pays européen à restreindre le commerce avec les colonies israéliennes.
« C’est une mesure modeste, mais essentielle pour accentuer la pression en faveur d’un cessez-le-feu, car l’ampleur de la catastrophe humanitaire est presque inimaginable et constitue un crime de guerre évident », souligne Simon Harris, ministre irlandais des Affaires étrangères. « Si l’Irlande, ce petit État d’Europe, devient l’un des tout premiers pays à légiférer en ce sens, j’espère que cela inspirera d’autres pays européens à nous rejoindre. » Car seule une action collective de l’Union européenne aurait un véritable poids. En attendant, l’Irlande entend montrer l’exemple.