Au Cameroun, l’Union des mouvements socialiste (UMS)ne donne pas une position fixe sur sa décision d’investir ou non Maurice Kamto comme candidat. Mais le suspense devrait être levé ce samedi 31 mai lors du congrès que le parti va organiser en vue de la désignation de son candidat à l’élection présidentielle.
La tension est à son comble dans le landerneau politique camerounais à la faveur de la tenue ce samedi 31 mai du congrès de désignation du candidat de l’UMS à l’élection présidentielle d’octobre. L’intérêt a grandi depuis qu’il se murmure dans l’opinion que ce parti pourrait investir Maurice Kamto, candidat déjà déclaré du MRC. Par cette désignation, le chef de file de l’opposition camerounaise s’offrirait une porte de sortie alors que sa candidature sous la bannière du MRC, son propre parti est menacée d’invalidation. L’Union des mouvements socialistes, maintient jusqu’ici le suspense.
Qui va représenter l’UMS à la prochaine élection présidentielle prévue dans cinq mois au Cameroun? La question est au centre des interrogations et devrait déboucher sur une réponse ce samedi alors que l’instance suprême du parti siège ce samedi 31 mai à Yaoundé, la capitale du pays. Depuis plusieurs jours, l’opinion est en alerte sur la possibilité de ce parti d’investir, Maurice Kamto, président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, comme son candidat à l’élection présidentielle.
Pierre Kwemo, président national de l’UMS a souligné que son parti est ouvert à l’investiture des personnes internes et externes sans jamais citer le nom de M. Kamto. Les personnes externes au parti doivent accepter avant toute chose de devenir membre politique du parti a-t-il indiqué. Sur une radio internationale, M Kwemo n’a pas caché la possibilité d’une coalition avec le président du MRC, ce d’autant « qu’ils appartiennent à la plateforme » des partis politiques de l’opposition à l’œuvre depuis quatre ans pour l’obtention d’un code électoral consensuel, a-t-il confié.
Engluée dans les mécanismes juridiques, la candidature de l’opposant camerounais sous la bannière du MRC est susceptible d’être invalidée clament ses pourfendeurs. En effet selon le code électoral camerounais, pour être candidat à la présidentielle, il faut être investi par un parti » représenté » à l’Assemblée nationale, au Sénat, dans un Conseil municipal ou régional. Une autre option, celle des parrainages soit comme candidat indépendant, soit comme candidat d’un parti » non représenté ». Dans ce sillage, il faut alors au moins 300 signatures d’élus ou de chefs traditionnels de premier degré, à raison de trente signatures pour chacune des dix régions.
Or le MRC, de Maurice Kamto a boycotté les dernières législatives et municipales de 2020. Du point de vue du parti présidentiel, le RDPC de Paul Biya, l’opposant ne peut être investi par son parti sans parrainage. Il lui faudrait donc trouver 300 signatures ou se faire investir par une des 18 formations » représentées » à l’exception de celles qui ont déjà apporté leur soutien à la candidature de Paul Biya pour un huitième mandat consécutif.
Faux, rétorque le parti de Maurice Kamto. Joseph-Emmanuel Ateba, secrétaire national à la communication du MRC assure que l’opposant dispose de toutes les options. Car il l’assure : le parti compte désormais plusieurs dizaines d’élus municipaux qui depuis 2020 ont démissionné de leur(s) parti(s) pour rejoindre les rangs du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun.
Insuffisant, répond Patrick Rifoe un des communicants du parti présidentiel, pour qui gagner des élus hors scrutin ne signifie pas être un parti « représenté ». Un débat de juristes qu’il serait risqué de porter jusqu’au Conseil constitutionnel, selon l’analyste Hilaire Kamga. Pour l’expert en questions électorales, il serait plus stratégique de la part de Maurice Kamto de choisir une option solide, parrainages ou investiture par un parti représenté, face à une institution qu’il qualifie de « pratiquement aux ordres du pouvoir » et dont les décisions sont définitives.
Si l’opposant Maurice Kamto annoncé en meeting à Paris ce même samedi 31 mai en France, choisit d’être investi par une autre formation politique représentée à l’Assemblée, au Sénat, dans un conseil municipal ou régional, il devra démissionner du MRC, car il est illégal au Cameroun d’appartenir à deux partis politiques en même temps.
Au sein du MRC, c’est pour l’heure silence radio. Reste que l’investiture de son chef par l’UMS, lui permettra d’échapper à l’invalidation que risque sa candidature, si elle est présentée sous la bannière du MRC.