À quelques jours de la fête de la Tabaski, une initiative humanitaire de l’ambassade d’Israël au Sénégal suscite la controverse. Comme chaque année depuis 2006, la représentation diplomatique israélienne a procédé, ce jeudi, à la distribution de moutons à des familles démunies pour leur permettre de célébrer l’Aïd El-Kébir dans la « dignité ». L’opération a eu lieu au Centre Guindy, situé à Grand Yoff, avec la remise de 77 moutons à des bénéficiaires.
Une tradition vieille de près de 20 ans
L’ambassadeur d’Israël au Sénégal, Yuval Waks, a rappelé que cette initiative s’inscrit dans une tradition initiée il y a près de deux décennies :
« Depuis 2006, Israël offre des moutons aux nécessiteux sénégalais. Cette tradition est une connexion très importante entre l’ambassade d’Israël au Sénégal et le public sénégalais. »
Pour l’année 2025, le chiffre 77 a été choisi symboliquement pour marquer le 77e anniversaire de l’indépendance d’Israël. L’opération ne s’est pas limitée à Dakar : des distributions similaires sont également prévues à Ziguinchor et à Saint-Louis.
« Une tradition que rien n’arrêtera »
Malgré les tensions géopolitiques actuelles impliquant Israël, l’ambassadeur a insisté sur la volonté de son pays de maintenir ce geste de solidarité :
« Nous continuerons chaque année, peu importe la situation entre Israël et les autres États, qu’il y ait la paix ou pas, à perpétuer cette tradition de donner des moutons aux nécessiteux sénégalais. »
Il a également souligné que cette action s’inscrit dans un engagement plus large de son pays au Sénégal, incluant des projets dans les domaines de l’éducation, de l’agriculture, de l’innovation et du soutien aux femmes.
Une initiative qui divise
Malgré les intentions affichées, cette distribution n’a pas manqué de susciter des réactions contrastées sur les réseaux sociaux et dans certains cercles religieux ou politiques. Certains y voient un geste humanitaire louable, tandis que d’autres dénoncent une tentative de “soft power” ou d’instrumentalisation symbolique en période de fortes tensions au Moyen-Orient, notamment en lien avec la question palestinienne.
À l’approche de la Tabaski, cette initiative qui se voulait fraternelle remet au premier plan la complexité des rapports diplomatiques, religieux et sociaux entre États et communautés, même autour d’un acte de générosité.