Le procureur général de Bolivie a accepté lundi la plainte du gouvernement contre l’ancien président déposée après la diffusion d’un enregistrement audio dans lequel une voix, attribuée à l’ex-chef d’Etat, appelle à bloquer les principales routes menant à La Paz
Une enquête a été ouverte en Bolivie contre l’ancien président Evo Morales, après la plainte déposée par le gouvernement pour « terrorisme » et autres infractions pénales liées aux blocages de routes dans le pays, a annoncé lundi le ministère public
Le gouvernement a porté plainte le 5 juin contre Evo Morales pour « terrorisme », « incitation à commettre des délits » ou encore « atteinte à la sécurité des services publics ». La loi bolivienne prévoit une peine de 15 à 20 ans de prison pour terrorisme.
Ce dépôt de plainte fait suite à la diffusion d’un enregistrement audio présumé dans lequel une voix, attribuée à l’ex-chef d’Etat, appelle à bloquer les principales routes menant à La Paz, la capitale administrative du pays.L’enregistrement a été transmis aux médias par un ancien dirigeant proche de l’ex-président de gauche.
Evo Morales a accusé la semaine dernière le gouvernement de « monter des affaires » pour le discréditer et a rejeté la véracité de l’audio. Depuis le 2 juin, ses partisans bloquent des axes routiers, notamment dans le département de Cochabamba, son fief politique dans le centre du pays.
L’autorité nationale des routes faisait état lundi de 28 points de blocage.Depuis plus d’une semaine, les soutiens d’Evo Morales bloquent des routes, principalement dans le centre de la Bolivie. Ils réclament la démission du président Luis Arce, responsable, selon eux, de la crise économique que traverse le pays, responsable aussi d’avoir empêché Evo Morales de participer à la présidentielle du 17 août prochain.
L’ancien chef de l’État, lui, est toujours retranché dans son fief de la région du Chapare, dans le centre du pays. Déjà recherché par la justice bolivienne pour une affaire de traite de mineure, il n’a pas pu en sortir depuis sept mois.
En novembre 2019, le gouvernement de droite de l’époque avait déjà porté plainte contre Evo Morales pour « terrorisme », après la diffusion d’un enregistrement audio dans lequel une voix, attribuée à l’ex-président, ordonnait le blocage des routes du pays, en pleine crise sociale après sa démission.
L’ancien chef de l’Etat avait nié les faits. L’affaire n’a pas été instruite après l’arrivée au pouvoir de Luis Arce, son ancien ministre de l’Economie. Alors que les tensions s’intensifient, plusieurs milliers de paysans ont défilé lundi dans les rues de La Paz pour dénoncer l’aggravation de la crise économique.
Rejoignant en partie les revendications des partisans de M. Morales, ils ont donné un ultimatum de 72 heures au gouvernement. « Si la crise n’est pas résolue, nous bloquerons les routes jusqu’à ce qu’il parte. C’est notre ultimatum », a déclaré à l’AFP Reinaldo Condori, un manifestant de 60 ans.