Argentine : l’ex-présidente Cristina Kirchner va pouvoir effectuer sa peine de prison à domicile

L’ancienne cheffe de l’Etat péroniste et principale opposante au président Milei commencer à purger sa peine de six ans de prison ce mercredi 18 juin chez elle, à Buenos Aires. La justice argentine lui a autorisé mardi 17 juin à effectuer sa peine de six ans de prison via une «assignation à résidence» comme elle l’avait sollicité.

L’ex-présidente argentine Cristina Kirchner a commencé mardi à purger sa peine de prison à son domicile de Buenos Aires, après l’accord par la justice d’une assignation à résidence et que partisans et syndicats annonçaient pour mercredi une massive manifestation de soutien.

Mme Kirchner, 72 ans – âge qui en théorie lui permettait d’éviter l’incarcération – avait demandé de pouvoir effectuer la peine à son domicile du quartier de Constitucion, à Buenos Aires, invoquant des raisons institutionnelle et de sécurité.

Elle plaidait en particulier qu’en tant qu’ex-présidente, elle bénéficie d’une protection policière à vie – et donc d’une surveillance – à laquelle elle ne peut se soustraire. Et rappelait qu’en septembre 2022, alors vice-présidente, elle a été victime d’une tentative d’assassinat.

Les procureurs qui avaient officié à son procès s’étaient pourtant prononcés contre l’assignation à résidence, estimant qu’en ce cas « les raisons humanitaires qui justifient une telle mesure d’exception ne sont pas évidentes ».

Le jugement sur l’assignation à domicile enjoint à Mme Kirchner de « s’abstenir de tout comportement susceptible de troubler la tranquillité du voisinage et/ou de perturber la cohabitation pacifique de ses habitants ».

L’ex-présidente aura droit à des visites limitées, et devra fournir à la justice une liste de personnes -famille, sécurité, médecins, avocats- qui pourront accéder à son domicile sans autorisation expresse de la justice. L’assignation a résidence fera l’objet d’une supervision tous les trois mois.

Cette décision survient une semaine après la confirmation par la Cour suprême d’une condamnation de 2022 de Mme Kirchner à six ans de prison et à l’inéligibilité à vie pour administration frauduleuse -des marchés publics- pendant sa présidence (2007-2015).

Un jugement retentissant contre une figure-clef de la politique argentine depuis 20 ans, successivement Première Dame, cheffe de l’État puis vice-présidente. Et à ce jour encore, quoique sans mandat électif, principale opposante au président ultralibéral Javier Milei.

Confirmée quelques jours à peine après l’annonce de sa candidature aux élections législatives d’octobre, la condamnation de Cristina Kirchner, une première en Argentine, alimente les débats sur la partialité de la justice.

Le Parti justicialiste (péroniste) prépare pour ce mercredi une manifestation massive de soutien à Kirchner, à Buenos Aires, pour coïncider avec le début de l’application de la peine : une «immense mobilisation», a promis Teresa Garcia, secrétaire du parti, qui irait du domicile de l’ancienne présidente au palais de justice.

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