Iran-États-Unis : Washington accusé de guerre injustifiée à l’ONU, inquiétudes croissantes aux EUA, Trump visé par une demande de destitution, Moscou et Pyongyang en renfort de l’Iran etc… (Point sur la situation ce lundi 23 juin)

Après l’opération militaire « Marteau de minuit » menée contre l’Iran, l’administration Trump fait face à une double tempête : diplomatique à l’international, politique à l’intérieur.

Des frappes massives sur des sites nucléaires iraniens

Dans la nuit du samedi 21 au dimanche 22 juin, les États-Unis ont lancé une opération militaire d’envergure contre trois sites nucléaires en Iran : Fordow, Natanz et Ispahan. Le président Donald Trump a salué une « attaque très réussie », affirmant que les installations avaient été « totalement détruites », sans fournir de preuves.

L’opération baptisée « Marteau de minuit » a mobilisé 125 avions, dont 7 bombardiers furtifs B-2 Spirit, appuyés par un sous-marin ayant lancé une vingtaine de missiles Tomahawk depuis le golfe Persique. Le général Dan Caine, président du Comité des chefs d’état-major interarmées, parle de « dégâts extrêmement sévères » selon les premières évaluations.

Le porte-parole de l’armée israélienne, Effie Defrin, a confirmé que l’opération avait été menée en coordination totale avec les Forces de défense israéliennes, sans en préciser les modalités.

À l’ONU, Téhéran dénonce une « guerre » menée sous de « faux prétextes »

L’Iran a saisi le Conseil de sécurité des Nations unies, convoqué en urgence dimanche. Son ambassadeur, Amir Saeid Iravani, a accusé Washington d’avoir lancé une guerre « illégale » sous des « prétextes absurdes et inventés », en évoquant la prétendue volonté états-unienne d’empêcher l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a condamné les frappes « dans les termes les plus forts », accusant les États-Unis d’avoir trahi les efforts diplomatiques. Il a affirmé que l’Iran se réservait « toutes les options » pour se défendre.

Dixième jour d’affrontements entre Israël et l’Iran

Parallèlement, les hostilités militaires se poursuivent entre Israël et l’Iran. Le ministre israélien de la Défense a déclaré que les opérations militaires se poursuivraient « jusqu’à l’atteinte des objectifs ».

Des missiles iraniens ont pénétré les systèmes de défense israéliens, atteignant plusieurs bâtiments à Tel-Aviv et dans le centre du pays. L’IDF affirme avoir riposté avec des frappes sur plusieurs régions iraniennes, causant morts et blessés selon les médias iraniens.

Crainte d’un embrasement : les Américains redoutent une guerre totale

Aux États-Unis, l’opinion publique est de plus en plus inquiète. À Washington, les citoyens redoutent une nouvelle guerre au Moyen-Orient. Romuald Sciora, directeur de l’observatoire politique des États-Unis à l’IRIS, note que le souvenir des conflits en Irak et en Afghanistan alimente cette peur.

Cependant, il souligne que si l’opération reste courte et réussie, une partie de l’opinion pourrait voir en Trump un homme fort capable d’imposer la paix – à condition que l’Iran revienne rapidement à la table des négociations.

Une tempête politique : Trump visé par une demande de destitution

Sur le plan intérieur, l’opération « Marteau de minuit » a provoqué une onde de choc politique. En cause : Donald Trump a agi sans consulter ni obtenir l’approbation du Congrès, comme l’exige pourtant la Constitution.

Plusieurs élus démocrates dénoncent cette décision unilatérale et appellent à une procédure de destitution. La représentante Alexandria Ocasio-Cortez accuse le président d’avoir « impulsivement risqué une guerre qui pourrait piéger le pays pour des générations ».

Le sénateur Dick Durbin dénonce une « violation claire de la Constitution », tandis que Chuck Schumer (leader démocrate au Sénat) déclare :

« Aucun président ne devrait avoir le pouvoir de lancer seul une guerre par simple caprice, sans stratégie ni débat. »

D’autres élus souhaitent limiter les pouvoirs militaires du président par un vote d’encadrement au Congrès.

Réactions internationales : Moscou et Pyongyang en renfort de l’Iran

La Corée du Nord a rapidement condamné les frappes, qualifiant l’attaque américaine de « violation grave de la souveraineté iranienne et de la Charte des Nations unies », selon l’agence d’État KCNA.

De son côté, le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi est arrivé dimanche soir à Moscou pour s’entretenir avec Vladimir Poutine. Il cherche un appui diplomatique face à ce qu’il qualifie d’« agression militaire conjointe » des États-Unis et d’Israël.

Pétrole : le détroit d’Ormuz en ligne de mire, les marchés s’enflamment

Les conséquences économiques ne se font pas attendre. L’Iran menace de fermer le détroit d’Ormuz, un passage maritime stratégique par lequel transite près de 20 % du pétrole mondial.

Le Parlement iranien a donné son feu vert, mais la décision finale revient au Guide suprême.
Les prix du pétrole ont bondi de près de 6 % lundi matin en Asie, tandis que les bourses mondiales ont vacillé.

Alerte mondiale : les États-Unis demandent à leurs ressortissants de faire preuve de vigilance

Face aux risques de représailles, le département d’État américain a appelé tous les citoyens américains à une vigilance accrue dans le monde entier. Le communiqué évoque des risques de manifestations et de violences ciblant des citoyens ou intérêts américains à l’étranger.

Guerre ouverte ou négociation en vue ?

Alors que Trump évoque désormais la possibilité d’un changement de régime en Iran, le monde retient son souffle. Les États-Unis affirment être prêts à de nouvelles frappes, mais appellent aussi l’Iran à « choisir la paix ».

Pour l’heure, la diplomatie semble à l’arrêt, les tensions sont à leur paroxysme, et une simple erreur pourrait précipiter une guerre régionale d’une ampleur sans précédent depuis deux décennies.

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