Conflit en RDC : quelles suite après la rencontre entre le président et les Églises de RDC?

Ce mercredi 25 juin, la teneur du rapport de mission remis par la Cenco et l’EEC au président Étienne sera rendu public. Une initiative qui intervient après le rendez-vous entre le président et les épiscopats, qui par ailleurs lui a permis de se rassurer que les représentants de l’église ne travaillaient pas contre le pouvoir en place. Des questions sur la prochaine étape de ses conciliabules et leur implication dans le processus de paix s’élèvent .

À la suite de la rencontre, samedi 21 juin, au cours de laquelle les représentants des Églises catholique et protestante de RDC ont remis au président congolais Félix Tshisekedi leur rapport de mission après trois mois de consultations dans le cadre de leur Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans les Grands-Lacs, que va-t-il se passer désormais ?

Alors que la teneur du document doit être rendue publique mercredi 25 juin, les évêques, les pasteurs et la présidence ont convenu de se coordonner pour travailler à l’organisation du forum national sur lequel l’initiative de la la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) et de l’Église du Christ au Congo (ECC) doit déboucher.

 Il fallait lever des malentendus, c’est chose faite », confient ainsi plusieurs participants à cette rencontre qui a au moins une fois été reportée. Le rendez-vous a notamment permis au président de faire part aux religieux de ses préoccupations et de s’assurer qu’ils ne travaillaient pas contre le pouvoir en place. « Nous n’avons pas d’autre choix que d’avancer ensemble pour sauver notre pays », estime-t-on désormais du côté de la présidence.

Objectif : commencer le travail au plus tard la semaine prochaine

À ce stade, il convient donc se revoir pour lancer une commission mixte dont la tâche sera de définir les modalités du dialogue porté par le pacte social des Églises. « Ceux qui étaient de la première réunion vont en constituer le noyau », confie un proche du dossier qui ajoute que des personnalités pourraient les rejoindre, notamment des membres d’autres confessions religieuses. L’objectif étant de commencer le travail au plus tard la semaine prochaine, « il y aura ensuite rapidement des propositions, une feuille de route et un calendrier », ajoute la même source.

Deux axes doivent désormais guider l’organisation du forum national : l’inclusivité d’une part – tous les Congolais qui veulent œuvrer pour le bien du pays seront les bienvenus autour de la table – mais aussi le respect de l’ordre constitutionnel considéré comme une ligne rouge non négociable.

Le président congolais Félix Tshisekedi a reçu les représentants des évêques catholiques et des pasteurs protestants, samedi 21 juin, à Kinshasa. Une réunion au cours de laquelle les religieux lui ont remis leur rapport de mission après trois mois de consultations tous azimuts dans le cadre de leur projet de Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans les Grands-Lacs.

Initialement prévue jeudi 19 juin, la rencontre a finalement été repoussée de deux jours par le chef de l’État, ce qui n’a pas permis à deux figures-clés du clergé congolais d’être présents, à savoir le cardinal Fridolin Ambongo et l’archevêque et président de la Cenco Fulgence Muteba, respectivement retenus à Rome et à Lubumbashi.

Confronté à un conflit ouvert dans l’est de la RDC et à une remise en cause de sa gestion du dossier par l’opposition, le président congolais semble avoir appuyé l’initiative des deux épiscopats à l’occasion de cette réunion. Mais celui-ci « marche sur des oeufs », confie un proche conseiller du chef de État, du fait que « l’initiative des évêques et des pasteurs [fasse] l’unanimité au sein de l’opposition ». Mais « Comment l’épouser sans se poser de questions ?  », interroge celui-ci, rappelant que certains opposants à Félix Tshisekedi sont soupçonnés d’intelligence avec le Rwanda et l’AFC/M23, tout en assurant que ce dernier reste disposé à accompagner l’initiative des Églises.

Du côté des épiscopats, le secrétaire général de la Cenco, Mgr Donatien N’shole, estime que la principale avancée de la réunion de ce week-end réside dans la décision prise de mettre en place une équipe de travail en charge de « l’approfondissement » du projet de pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans la région des Grands-Lacs. Sa mission sera d’« essayer de bien planifier les choses pour les étapes suivantes, car il existe de nombreux préalables à harmoniser », précise de son côté Éric Senga, le secrétaire général et porte-parole de l’ECC.

Porté conjointement par les Églises catholique et protestante, le pacte vise à restaurer la cohésion nationale dans le contexte politique et sécuritaire actuel dans le pays. Un projet face auquel certains caciques du régime ont affiché leur opposition depuis plusieurs semaines.

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