La Ligue des Sociaux-Démocrates (LSD), l’un des derniers partis d’opposition encore actifs à Hong Kong après cinq années de répression politique menée par Pékin, a annoncé, vendredi 28 juin, sa prochaine dissolution.
La présidente du parti LSD, Chan Po-ying, a indiqué lors d’une conférence de presse que la décision de dissoudre le parti, annoncée vendredi, avait été prise à l’unanimité et que le mouvement n’avait pas d’autre choix
. Interrogée sur d’éventuelles pressions exercées par des intermédiaires de Pékin, Chan Po-ying s’est refusée à tout commentaire.
La LSD, fondée en 2006, était à une époque considérée comme la faction radicale du mouvement prodémocratie à Hong Kong. Le parti a aussi critiqué les inégalités sociales et économiques dans une ville ayant parmi les plus importants écarts de richesse au monde.
A son apogée, le parti détenait trois sièges au Conseil législatif de Hong Kong. Il avait défrayé la chronique en 2008 lorsque le chef du parti de l’époque, Raymond Wong, avait jeté des bananes sur le dirigeant de Hong Kong pendant son discours de politique annuel, pour protester contre des coupes dans l’aide sociale.
Le déclin de la Ligue des Sociaux-Démocrates a commencé lorsque Pékin a imposé une loi de sécurité nationale à Hong Kong en 2020, après des manifestations prodémocratie massives. La Chine et le pouvoir hongkongais ont affirmé que cette loi était nécessaire pour calmer les troubles politiques, mais pour de nombreux critiques, le texte a permis d’étouffer les dissidents et de restreindre les droits des citoyens.
De nombreux mouvements de la société civile ont disparu depuis que la loi sur la sécurité nationale est entrée en vigueur, et des centaines de militants ont été arrêtés, emprisonnés ou sont partis en exil. Le Conseil législatif de Hong Kong ne compte désormais plus aucun opposant depuis que les autorités ont modifié les règles électorales en 2021 afin que seuls les « patriotes » puissent y détenir un siège. Regina Ip, présidente du Conseil exécutif de Hong Kong, a déclaré, mercredi 25 juin, lors d’un entretien à l’AFP que les partis d’opposition « ont causé un grand préjudice à Hong Kong et au bon fonctionnement » du Conseil législatif. « C’est une bonne chose qu’ils soient obligés de réduire » leurs activités, selon elle.