Un nouveau rapport de l’organisation UN Watch, présenté mercredi dans la capitale allemande, relance le débat sur le rôle de l’UNRWA, l’agence onusienne en charge des réfugiés palestiniens. Selon ce document, des années de contrôle insuffisant auraient permis au Hamas de radicaliser des enfants dans les écoles de Gaza.
Un rapport accablant pour l’UNRWA
L’enquête d’UN Watch met en évidence des liens financiers, opérationnels et personnels entre l’UNRWA et le Hamas. Hillel Neuer, directeur exécutif de l’ONG et figure influente du droit international, accuse l’agence de l’ONU d’avoir laissé le mouvement islamiste exercer une influence directe sur l’éducation des jeunes Palestiniens.
Selon le rapport, dès 2011, le syndicat de l’UNRWA à Gaza alors dirigé par Suhail Al-Hindi s’était opposé à l’introduction de l’enseignement de l’Holocauste dans les programmes scolaires. Lors de son départ en 2017, Al-Hindi aurait été félicité pour avoir empêché cet enseignement, symbole pour UN Watch de l’influence idéologique du Hamas au sein de l’agence.
« Des décennies de complaisance ont permis de former une génération entière de jeunes Palestiniens dans un esprit de haine », a déclaré Hillel Neuer, appelant à un examen international approfondi et à des réformes structurelles de l’UNRWA. Il a jugé insuffisantes les enquêtes précédentes, notamment celle menée en 2024 par l’ancienne ministre française Catherine Colonna.
L’ONU et l’UNRWA défendent leur action
De son côté, l’ONU réfute ces accusations. Dans un entretien à Euronews, le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, a affirmé qu’Israël retenait des informations cruciales concernant les infiltrations présumées du Hamas dans les écoles et assuré que l’agence enquêtait sur toutes les allégations.
Lazzarini a également mis en garde contre les conséquences de la fermeture des écoles à Gaza :
« Au lieu de retourner en classe, 660 000 enfants errent dans les décombres, affamés, traumatisés et en deuil. Plus ils restent loin de l’école, plus ils risquent de devenir une génération perdue et de nourrir encore plus de haine et de violence. »
Depuis janvier 2025, Israël interdit toute activité de l’UNRWA dans les territoires palestiniens, rendant difficile la poursuite de l’aide humanitaire.
Une agence au cœur d’un débat politique
Créée en 1949, l’UNRWA a pour mission de fournir éducation, soins et assistance à des millions de réfugiés palestiniens à Gaza, en Cisjordanie, au Liban, en Jordanie et en Syrie. Sa légitimité est régulièrement contestée par Israël, qui l’accuse d’entretenir la dépendance des Palestiniens et de perpétuer le conflit au lieu de favoriser une solution durable.
Pour Hillel Neuer et UN Watch, la réforme de l’agence est désormais urgente. Pour ses défenseurs, en revanche, l’UNRWA reste un acteur indispensable à la survie de la population gazaouie et un rempart contre une crise humanitaire encore plus grave.