France : le premier ministre Sébastien Lecornu, accusé d’avoir menti sur l’obtention de son master en droit, visé par une plainte

L’avocat du syndicat, Me Vincent Brengarth, a indiqué lundi que la plainte avait été transmise à la commission des requêtes de la Cour de justice de la République.(Source : AFP).

Le Syndicat national des agents publics de l’Éducation nationale (Snapen) a porté plainte contre le Premier ministre Sébastien Lecornu, l’accusant d’avoir laissé entendre qu’il était titulaire d’un master de droit public alors qu’il n’avait pas validé sa deuxième année d’études. Selon l’avocat du syndicat, Me Vincent Brengarth, la plainte a été transmise à la commission des requêtes de la Cour de justice de la République lundi 29 septembre.

À la mi-septembre, Mediapart a révélé que Sébastien Lecornu ne détenait pas de master, diplôme qui s’obtient en deux ans, contrairement à ce qu’indiquaient depuis 2016 plusieurs portraits de presse, sa page sur le site du ministère des Armées lorsqu’il y occupait encore des fonctions, son profil LinkedIn, ainsi que sa présentation lors d’une conférence universitaire.

Interrogé sur le sujet vendredi dans Le Parisien, Sébastien Lecornu a répondu qu’il avait «validé (sa) maîtrise en droit, donc un master 1» à l’Université Panthéon-Assas. La maîtrise, qui correspondait à un Bac +4, a été fondue dans le master, de niveau Bac +5, depuis la réforme licence-master-doctorat (LMD) dans les années 2000. «J’ai ressenti dans cette fausse polémique une forme de mépris social», a-t-il ajouté. Dans la plainte, que l’AFP a pu consulter, le syndicat reproche au ministre d’avoir voulu «faire croire (qu’il) était titulaire d’un master de droit public» et «utilisait en connaissance de cause un diplôme dont il n’était pas titulaire».

«Aucun diplôme n’est requis pour être membre d’un gouvernement et le fait de ne pas avoir obtenu de master 2 n’est pas un signe d’incompétence», a souligné Me Vincent Brengarth. «Toutefois, l’absence de transparence sur le niveau d’études acquis, par un ministre d’État, est de nature à porter atteinte à la crédibilité de la certification par les universités publiques françaises, à l’égalité républicaine, à l’honneur des enseignants-chercheurs et, plus généralement, à la mission de service public confiée aux établissements d’enseignement supérieur», ajoute-t-il.

Sur son site officiel, Sébastien Lecornu mentionne aujourd’hui simplement des «études de droit à l’université Paris 2 Panthéon Assas», sans précision. Sur LinkedIn, à la rubrique formation, il indique «Master, droit public général, 2005-2008», à Panthéon-Assas Université.

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