Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a annoncé mardi 21 octobre avoir demandé au rectorat de saisir la justice à la suite d’un rassemblement jugé “aux relents antisémites” organisé sur le campus de l’université Paris 8 Vincennes–Saint-Denis.
Sur son compte X (ancien Twitter), le ministre a dénoncé un événement au cours duquel “des intervenants et des participants ont fait l’apologie des actes terroristes du 7 octobre”, en référence aux attaques menées par le Hamas contre Israël.
“Un rassemblement aux relents antisémites au cours duquel des intervenants et des participants ont fait l’apologie des actes terroristes du 7 octobre s’est tenu à l’université Paris 8. Un sentiment : le dégoût”, a-t-il écrit.
Une enquête et des sanctions réclamées
Philippe Baptiste a indiqué qu’il recevrait dès mercredi le président de l’université Paris 8 afin de comprendre comment un tel événement a pu se tenir sur le campus, alors même que des consignes de vigilance et de fermeté avaient été données à plusieurs reprises.
“Des sanctions exemplaires doivent être prises”, a ajouté le ministre.
Le ministre a par ailleurs repartagé une vidéo publiée par Leon Le Média, un site qui se présente comme “un média engagé, une histoire juive pour vous”. La séquence montre un rassemblement d’ultra-gauche tenu le 15 octobre à Paris 8, à l’appel de plusieurs organisations, dont la Fédération syndicale étudiante (FSE).
Vives réactions du Crif
Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Yonathan Arfi, a lui aussi réagi à cette vidéo, rappelant que “l’apologie du terrorisme n’a pas sa place à l’université”.
Citant les propos d’une participante refusant de condamner les attaques du 7 octobre — “Condamnez-vous le 7 octobre ? NON !” —, il a souligné que ces paroles “n’émanent pas d’une foule à Gaza, mais d’étudiants français lors d’une conférence pro-palestinienne à Paris 8”, appelant lui aussi à des “sanctions exemplaires”.
Une université déjà sous surveillance
Ce nouvel incident intervient dans un contexte de forte vigilance face à la montée de l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur.
En juillet dernier, le Parlement a adopté une loi renforçant la lutte contre l’antisémitisme et le racisme à l’université, rendant obligatoire la désignation dans chaque établissement d’un référent dédié et prévoyant des sanctions disciplinaires renforcées.
Fin septembre, Philippe Baptiste avait déjà réuni les recteurs et présidents d’université après une série d’incidents similaires. L’association France Universités, qui regroupe les dirigeants d’établissements, avait alors affirmé :
“Les présidentes et les présidents d’université n’ont pas la main qui tremble. Ils continueront à prendre toutes les mesures disciplinaires et à signaler les faits au procureur de la République dès que nécessaire.”
L’affaire de Paris 8 pourrait donc devenir un test pour la mise en œuvre de cette nouvelle politique de fermeté face aux dérives antisémites dans les universités françaises.