Le gouvernement israélien a confirmé lundi qu’une opération conjointe impliquant la Croix-Rouge, un représentant du Hamas et une équipe égyptienne est en cours dans la bande de Gaza pour retrouver les dépouilles d’otages israéliens, disparus depuis l’attaque du 7 octobre 2023.
Selon la porte-parole du gouvernement, Shosh Bedrosian, les équipes de recherche ont reçu l’autorisation d’entrer « au-delà de la ligne jaune » à Gaza, « sous la supervision étroite de l’armée israélienne, afin d’identifier l’emplacement de nos otages ». Les opérations, menées avec des engins de chantier, se concentrent sur les zones les plus touchées par les combats.
Une source à la Croix-Rouge internationale a confirmé la participation de l’organisation humanitaire à ces recherches. Le membre du Hamas impliqué dans l’opération aurait uniquement pour rôle d’indiquer les zones où pourraient se trouver les corps. « Il vient juste pour l’emplacement, rien d’autre », a précisé un responsable du cabinet du Premier ministre Benyamin Netanyahou cité par The Times of Israel.
Pression des familles d’otages
Cette annonce intervient alors que le Forum des familles d’otages, principale organisation israélienne militant pour la libération des captifs à Gaza, a exhorté lundi le gouvernement à suspendre la mise en œuvre de la deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu, tant que le Hamas n’aura pas restitué les 13 dernières dépouilles encore retenues dans le territoire palestinien.
Dans un communiqué, le Forum rappelle que, selon les termes de l’accord, tous les otages, morts ou vivants, auraient dû être rendus il y a deux semaines. L’association appelle « le gouvernement israélien, l’administration américaine et les médiateurs à ne pas passer à la phase suivante de l’accord tant que le Hamas n’aura pas rempli toutes ses obligations ».
Un accord fragilisé
La deuxième phase de l’accord en question prévoit le désarmement du Hamas, l’amnistie ou l’exil de ses combattants, ainsi que la poursuite du retrait israélien de plusieurs zones de Gaza. Ces points restent toutefois l’objet de profondes divergences entre les deux parties.
Des recherches compliquées
Le Hamas, qui affirme avoir libéré tous les otages vivants au 13 octobre dernier, devait également remettre 28 corps de captifs décédés. Or, seuls 15 dépouilles ont été restituées à ce jour, selon les autorités israéliennes. Le mouvement islamiste invoque de grandes difficultés techniques pour retrouver les autres corps.
« Il est difficile de localiser certains corps de captifs israéliens, car l’occupation a modifié le relief de Gaza pendant la guerre. Certaines personnes qui ont enterré ces corps ont elles-mêmes été tuées ou ne se souviennent plus de l’endroit », a expliqué samedi Khalil al-Hayya, négociateur en chef du Hamas.
Il a néanmoins réaffirmé la volonté du Hamas de restituer toutes les dépouilles, précisant :
« Nous ne donnerons pas à l’occupation israélienne une excuse pour reprendre la guerre. »
Cette coopération inédite entre la Croix-Rouge, le Hamas, l’Égypte et Israël illustre la complexité du processus post-conflit à Gaza, où les cicatrices de la guerre rendent encore plus difficile la fermeture d’un chapitre tragique pour des dizaines de familles israéliennes.