En visite officielle au Japon, le président américain Donald Trump a suscité la controverse en ignorant certains usages protocolaires lors de sa rencontre avec l’empereur Naruhito. Contrairement à la tradition diplomatique, le chef d’État américain n’a pas salué son hôte par une révérence, geste considéré comme un signe de respect dans la culture japonaise.

L’incident s’est produit au palais impérial de Tokyo, où Trump a été accueilli pour une rencontre officielle. S’il a serré la main de l’empereur avec un large sourire, son absence de révérence a été perçue par de nombreux observateurs japonais comme une entorse au protocole, certains y voyant une marque d’indifférence culturelle.

Plus tard dans la journée, lors d’une cérémonie officielle aux côtés de la nouvelle Première ministre Sanae Takaichi, le président américain a de nouveau fait parler de lui en devançant son hôte lors de la revue de la garde d’honneur — un geste inhabituel qui a surpris le personnel diplomatique et les médias japonais présents.

Une visite à fort enjeu stratégique

Malgré ces maladresses diplomatiques, la visite de Donald Trump au Japon revêt une importance stratégique majeure. Les États-Unis et le Japon cherchent à renforcer leur coopération économique et sécuritaire dans un contexte mondial tendu, marqué par la rivalité technologique et industrielle avec la Chine.

Mardi, les deux pays ont signé un accord-cadre sur la sécurisation des approvisionnements en terres rares, des matériaux indispensables à la fabrication de batteries, de composants électroniques et d’armements de pointe. Cet accord vise à réduire la dépendance vis-à-vis de Pékin, qui a récemment restreint drastiquement ses exportations dans ce secteur stratégique.

Washington et Tokyo ont également annoncé un partenariat élargi dans la construction navale, ainsi qu’une liste préliminaire d’investissements japonais aux États-Unis, en prolongement de leur accord commercial conclu en juillet.

Entre diplomatie et style personnel

Si les écarts de Donald Trump face au protocole japonais ont fait réagir la presse nippone, ils s’inscrivent dans le style direct et peu conventionnel du président américain, qui revendique depuis toujours une diplomatie « décomplexée » et centrée sur les intérêts économiques de son pays.

Pour Tokyo, l’objectif reste avant tout de préserver l’alliance stratégique entre les deux puissances dans un contexte de montée des tensions régionales, notamment en mer de Chine et dans la péninsule coréenne.

Malgré le malaise protocolaire, les discussions ont permis de réaffirmer la solidité du partenariat américano-japonais, désormais centré sur la sécurité énergétique et la souveraineté industrielle face aux défis géopolitiques asiatiques.