L’arrestation d’une femme de 43 ans dans l’Illinois, accusée d’avoir eu un enfant avec le petit ami de sa fille âgée de 14 ans, met en lumière un sujet que la société préfère ignorer : la pédocriminalité féminine. Entre idéalisation de la maternité, biais idéologiques et insuffisances judiciaires, cette affaire révèle un angle mort persistant, tant dans les médias que dans les institutions.
1. Une affaire américaine qui bouleverse les certitudes
En novembre 2025, Robyn Polston, une mère de famille de 43 ans, a été arrêtée dans le comté de Tazewell (Illinois, États-Unis d’Amérique) après avoir donné naissance à un enfant issu d’une relation avec le petit ami de sa fille de 14 ans.
Ce fait divers illustre la difficulté de la société à concevoir qu’une femme puisse être auteure de violences sexuelles graves. Le traitement médiatique a été particulièrement attentif à minimiser le terme “viol”, illustrant un double standard profond : l’homme est “prédateur”, la femme reste souvent “égarée”.
2. Le déni institutionnel et culturel
Historiquement, le droit pénal a défini le viol et les abus sexuels autour de l’acte masculin pénétration, domination, usage du corps masculin excluant de facto la responsabilité féminine.
Ce déni se retrouve dans la pratique : les statistiques sont rares, les condamnations limitées et les victimes masculines souvent ignorées.
Le mythe de la femme-mère comme protectrice demeure, rendant difficile l’identification et la sanction de la pédocriminalité féminine.
3. Féminisme, misogynie et le silence paradoxal
Deux pôles idéologiques contribuent paradoxalement au silence :
- Le féminisme dominant, qui refuse d’admettre la violence féminine, pour préserver la thèse d’une oppression masculine quasi-essentielle.
- La misogynie traditionnelle, qui idéalise la femme comme protectrice et mère, et refuse d’imaginer la prédation féminine.
Le résultat : un angle mort social et intellectuel que ce dossier entend exposer.
4. Médias et langage euphémisé
Le traitement médiatique des femmes pédophiles est souvent adouci : on parle de “relation inappropriée” ou de “dérapage affectif” plutôt que de “viol” ou de “pédophilie”.
Ce choix lexical influence la perception du crime et contribue à maintenir un déséquilibre narratif, tandis que les victimes masculines sont souvent marginalisées ou ridiculisées.
5. Une réalité globale et méconnue : le tourisme sexuel féminin
Au-delà du contexte américain, la pédocriminalité féminine se manifeste aussi à l’international.
En Afrique, en Asie du Sud-Est ou dans les Caraïbes, des femmes occidentales aisées entretiennent des relations sexuelles ou tarifées avec de jeunes hommes locaux.
Sous couvert de “romance exotique”, ces situations reposent sur un rapport de domination économique, racial et postcolonial. Le genre ne supprime pas la logique de prédation : il la modifie.
6. Pour une justice symétrique et lucide
Reconnaître la pédocriminalité féminine ne diminue en rien l’importance de la lutte contre les violences masculines.
Au contraire, il s’agit d’exiger une justice cohérente et impartiale :
- Nommer toutes les formes de violence sexuelle.
- Former les professionnels judiciaires et médiatiques aux biais liés au genre.
- Produire des recherches et statistiques pour révéler l’ampleur réelle du phénomène.
7. Regarder en face ce que l’on préfère taire
Le silence collectif autour des femmes pédophiles n’est pas accidentel. Il révèle une peur de complexifier les repères moraux.
Pour la société, il est inconfortable d’admettre que la victime n’est pas toujours fille ou garçon et que le bourreau n’est pas toujours homme.
Reconnaître la pédocriminalité féminine, c’est accepter que la violence n’a pas de sexe, et c’est dans cette lucidité que réside la vocation de La Boussole-infos : éclairer les zones d’ombre que la société détourne encore.
Celine Dou