Archives pour la catégorie Cinéma

France : mort de l’actrice Françoise Brion, figure discrète de la Nouvelle Vague

L’actrice française Françoise Brion est décédée à l’âge de 92 ans. Associée au cinéma de la Nouvelle Vague sans en être une icône médiatique, elle incarne une génération d’acteurs et d’actrices ayant accompagné une transformation profonde du cinéma français au tournant des années 1960.

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Une disparition confirmée dans un cadre familial

Françoise Brion est morte à Paris à l’âge de 92 ans, ont annoncé ses proches.
Née en 1933, elle a traversé plus de trois décennies de création artistique, entre cinéma, théâtre et télévision, avant de se retirer progressivement de la scène publique.

Sa disparition s’inscrit dans une série récente de décès d’acteurs et d’actrices ayant participé, de manière directe ou périphérique, à l’émergence de la Nouvelle Vague, mouvement central de l’histoire culturelle française du XXᵉ siècle.

Une trajectoire liée à la Nouvelle Vague, sans en épouser les codes médiatiques

Françoise Brion appartient à cette génération d’interprètes qui ont accompagné la Nouvelle Vague sans en incarner le versant le plus visible ou le plus médiatisé.
Elle collabore notamment avec des figures issues de l’environnement intellectuel des Cahiers du cinéma et participe à des œuvres marquées par une recherche formelle et narrative caractéristique de cette période.

Son rôle dans L’Immortelle d’Alain Robbe-Grillet, en 1963, demeure l’un des plus analysés par la critique, tant le film s’inscrit dans une remise en cause des structures classiques du récit cinématographique. Ce choix artistique illustre une orientation davantage tournée vers l’expérimentation que vers le cinéma commercial.

Une carrière révélatrice des mutations du cinéma français

La filmographie de Françoise Brion témoigne d’un moment charnière du cinéma français, où les frontières entre cinéma d’auteur, théâtre et télévision demeuraient poreuses.
À l’inverse de certaines figures devenues emblématiques, elle n’a pas construit sa carrière sur une image publique forte, mais sur une présence régulière et diversifiée, souvent en second plan, mais rarement anodine.

Ce parcours met en lumière une réalité souvent occultée : la Nouvelle Vague ne fut pas uniquement portée par quelques noms devenus mythiques, mais aussi par des acteurs et actrices dont l’apport fut essentiel à la transformation du langage cinématographique.

Une reconnaissance tardive et mesurée

Longtemps restée en retrait du récit dominant sur la Nouvelle Vague, Françoise Brion a bénéficié, ces dernières années, d’un regain d’intérêt critique, notamment dans les travaux universitaires et les rétrospectives consacrées à cette période.

Cette reconnaissance tardive souligne une tendance récurrente dans l’histoire culturelle française : la valorisation différée des trajectoires discrètes, moins spectaculaires, mais structurantes pour un écosystème artistique.

La disparition de Françoise Brion ne marque pas seulement la fin d’un parcours individuel. Elle rappelle l’existence d’une génération d’artistes ayant contribué, sans posture ni surmédiatisation, à une transformation durable du cinéma français.
À travers elle, c’est une lecture plus nuancée et moins mythifiée de la Nouvelle Vague qui s’impose : celle d’un mouvement collectif, traversé par des figures visibles et d’autres, plus silencieuses, mais tout aussi déterminantes.

Celine Dou, pour la boussole-infos

Sorties salles (France) – 19 novembre 2025 : « Eleanor the great », une héroïne qui n’usurpe pas l’attachement qu’on lui porte

Cette semaine cinématographique du 19 novembre 2025 voit la sortie du premier long métrage de la célèbre actrice Scarlett Johansson intitulé « Eleanor the great » (qui se comprend de deux manières : « La grande Eleanor » et « La géniale Eleanor »), film sur la nécessité de la transmission de l’Histoire par l’histoire de ceux qui l’ont vécue, mais aussi, en écho, sur la place toujours plus rétreindre que l’on donne aux plus âgés dans une société occidentale atteinte de cette maladie psy qu’est le jeunisme.

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Ressorties salles (France) 5 novembre : « Si Versailles m’était conté…», monument historique du cinéma français

Ce 5 novembre 2025 ressort, sur une sélection d’écrans de l’Hexagone, un film majeur de l’un des plus importants réalisateurs français de l’Histoire, à savoir « Si Versailles m’était compté…», film de Sacha Guitry, sorti en 1954.

Comme cela est quasiment toujours le cas, cette ressortie salle est dans le cadre de la promotion d’une nouvelle édition sur support numérique d’une version restaurée du film. A la différence que, cette fois, il n’est prévu qu’une sortie collector ultra Haute Définition Blu Ray (hélas).

Cela reste, cependant, l’occasion de mettre en avant une fresque historique comme le cinéma français ne sait plus en faire depuis bien longtemps.

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Cinéma : Tchéky Karyo, acteur français connu pour ses rôles dans « L’Ours » et « Nikita », est mort à 72 ans

L’acteur franco-turc Tchéky Karyo, figure marquante du cinéma français et international, est décédé le 31 octobre 2025 des suites d’un cancer, à l’âge de 72 ans. Connu pour ses rôles intenses et souvent sombres, il laisse derrière lui une filmographie riche de près de 80 films, allant du cinéma d’auteur aux grandes productions hollywoodiennes.

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Sorties salles (France) – 22 octobre 2025 : « La disparition de Josef Mengele », un film inoubliable

Ce semaine d’exploitation salles du 22 octobre est a retenir car ce qui sera, très probablement, le meilleur film de l’année (reste à voir ce que vaudra « Avatar 3 », à partir du 17 décembre prochain) fait partie des sorties salles hexagonales et il s’agit de « La disparition de Josef Mengele ». Impossible, donc de ne pas lui consacrer notre critique de cette semaine.

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Nasser Taghvaï, figure emblématique du cinéma iranien, s’éteint à 84 ans

Le réalisateur iranien Nasser Taghvaï est décédé le 14 octobre 2025 à l’âge de 84 ans. Pionnier de la Nouvelle Vague iranienne, il a consacré sa carrière à dépeindre les milieux populaires du sud de l’Iran et les tensions entre tradition et modernité, imposant un cinéma à la fois poétique, mélancolique et profondément humaniste.

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Né le 13 juillet 1941 à Abadan, dans le sud-ouest de l’Iran, Nasser Taghvaï s’est rapidement imposé comme une voix singulière du cinéma iranien. Son œuvre, marquée par la mélancolie et la poésie, s’est attachée à montrer les réalités sociales et culturelles des populations du sud du pays, souvent tiraillées entre traditions ancestrales et aspirations à la modernité.

Au cours d’une carrière de plus de cinquante ans, Taghvaï a réalisé six longs-métrages, une série télévisée et plusieurs documentaires. Parmi ses œuvres les plus notables, Tranquillité en présence des autres (1972) reste un exemple de sa capacité à mêler réalisme et sensibilité artistique. Ses films, tout en explorant des problématiques sociales profondes, ont également abordé les défis personnels et familiaux qui traversent l’Iran contemporain.

Figure de la Nouvelle Vague iranienne, aux côtés de réalisateurs tels que Dariush Mehrjui et Massoud Kimiai, Taghvaï a contribué à renouveler la narration et l’esthétique cinématographique dans son pays. Il a su imposer une approche réaliste et introspective, influençant durablement le cinéma iranien et international.

Tout au long de sa carrière, il a résisté aux pressions de la censure, refusant de compromettre sa liberté artistique. Cette indépendance a valu à ses films une reconnaissance internationale et un rôle pionnier dans la diffusion d’un cinéma engagé et humain.

La disparition de Nasser Taghvaï laisse un vide dans le paysage cinématographique iranien. Son héritage, marqué par la rigueur, l’humanisme et la poésie, continuera d’inspirer les cinéastes et d’influencer le regard porté sur les tensions sociales et culturelles dans le monde.

Celine Dou

« Homicide : Life on the Street » – La série qui a redéfini le réalisme policier à la télévision américaine

Diffusée entre 1993 et 1999, Homicide : Life on the Street a profondément transformé la manière de raconter le crime à l’écran. Inspirée du livre du journaliste David Simon, cette série états-unienne a introduit un regard brut, humain et social sur la police de Baltimore, bien loin des conventions du divertissement télévisuel.

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Au cœur des années 1990, l’univers des séries policières était dominé par des intrigues spectaculaires et des héros infaillibles. Homicide : Life on the Street, produite par NBC, a brisé ce moule. En s’appuyant sur le reportage immersif de David Simon (Homicide: A Year on the Killing Streets), la série plonge le téléspectateur dans la routine d’une brigade criminelle, où la vérité est rarement simple et la justice souvent imparfaite.

Loin des courses-poursuites et des effets de style, Homicide opte pour une écriture quasi documentaire. Les dialogues sont précis, les enquêtes fragmentées, les personnages vulnérables. Le spectateur y découvre non seulement la violence du crime, mais aussi celle des institutions, des préjugés et du doute. Cette approche inédite a ouvert la voie à un réalisme télévisuel qui inspirera plus tard The Wire, autre création majeure de David Simon.

Le succès de la série repose également sur la force de son interprétation. Andre Braugher, Richard Belzer et Yaphet Kotto y livrent des performances marquantes, incarnant des policiers à la fois déterminés et tourmentés, confrontés à la banalité du mal et à la fragilité de leurs certitudes. Leur jeu, sobre et habité, a contribué à la dimension presque sociologique de l’œuvre.

Bien que Homicide : Life on the Street n’ait jamais atteint des sommets d’audience, son influence critique demeure immense. Elle a modifié les standards de la fiction policière, inspirant de nouvelles générations de scénaristes soucieux d’authenticité.
Plus de deux décennies après son dernier épisode, elle reste une référence incontournable dans l’histoire de la télévision contemporaine.

  • Titre original : Homicide: Life on the Street
  • Créateur : Paul Attanasio, d’après le livre de David Simon
  • Diffusion : NBC, 1993–1999
  • Lieu : Baltimore (États-Unis d’Amérique)
  • Genre : Drame policier réaliste

Celine Dou

Ressorties salles (France) – 8 octobre 2025 : « La ferme des animaux », lorsque que l’œuvre d’Orwell détournée par la CIA pour sa propagande devient un film pour jeune public

Des films apparaissant sur les écrans de cinéma des salles françaises à partir de ce 8 octobre 2025, ressort l’adaptation, en dessin animé, de l’un des chefs d’œuvres de l’écrivain George Orwell, « La ferme des animaux ». Initialement film de propagande anticommuniste financé par la CIA et destiné à un public adulte, il est devenu, avec le temps, un bon film à faire connaître au jeune public.

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Cinéma : Claudia Cardinale, icône du cinéma, s’est éteinte à 87 ans

Claudia Cardinale, légende franco-italienne du septième art et symbole d’une époque où le cinéma européen rayonnait sur le monde, est décédée mardi à l’âge de 87 ans, entourée de ses enfants, à Nemours, près de Paris, où elle résidait. La nouvelle a été annoncée par son agent, Laurent Savry, dans un message transmis à l’AFP.

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Cinéma – sorties salles (France) du 17 septembre 2025 : « La tour de glace » ou le reflet d’une (trop) longue nuit frigorifique d’hiver.

Énième semaine sans grand intérêt en ce qui concerne les sorties cinématographiques dans les salles françaises de cette semaine du 17 septembre 2025. Alors, oui, il y a une très grosse sortie cinéma avec le manga « Demon slayer : la forteresse infinie » mais, si vous ne suivez pas la série animée depuis son début, il y a des années, pas la peine de s’y arrêter car ce film correspond, peu ou prou, au début d’une cinquième saison et, si la bande annonce nous avait plu, nous n’en avions jamais vu le moindre épisode. Seul le film chinois « Left-hand girl » trouvait vraiment grâce à nos yeux. Hélas, n’ayant pas eu l’opportunité de le voir en projection presse et celui-ci n’étant pas diffusé dans notre ville de résidence, nous n’allions tout de même pas faire une centaine de kilomètres pour ne passer que 1h49 dans une salle obscure.

Nous restait l’option « La tour de glace », qui, malgré une bande-annonce qui nous laissait hésiter, se présentait en bouée de sauvetage si nous voulions pouvoir faire notre travail de critique ciné cette semaine. Avec le recul du visionnage de ce film, nous en venons à nous dire que boire la tasse nous aurait laissé un moins mauvais goût…

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