Depuis des siècles, le siège de Massada en 73 est décrit comme une bataille de trois ans entre les Romains et les Juifs réfugiés sur cette montagne du désert de Judée. Cependant, une nouvelle étude conteste cette version et suggère que les Romains auraient pris la montagne en seulement quelques semaines.
Lire la suite Histoire : Contrairement à ce qu’on pensait, le siège de Massada par les Romains n’aurait duré que quelques semainesArchives pour la catégorie Sciences Humaines
Une première fouille archéologique vient d’avoir lieu dans la Station spatiale internationale
Bien que cela sonne contre-intuitif, une fouille archéologique vient d’avoir lieu pour la première fois dans l’ISS, la Station Spatiale Internationale. L’étude met en évidence l’écart entre les usages prévus et réels. Ces leçons sont importantes pour les futures stations, surtout avec la fin annoncée de l’ISS en 2031. (Source : Slate)
Lire la suite Une première fouille archéologique vient d’avoir lieu dans la Station spatiale internationaleBêtise humaine moderne : des peintures rupestres de 6 000 ans «nettoyées» pour avoir de « belles images » sur les réseaux sociaux
Depuis mai de cette année, la police espagnole enquête sur la dégradation d’une peinture rupestre, provoquée par un homme de 39 ans qui a versé de l’eau dessus pour obtenir une photo « plus réussie ».
Lire la suite Bêtise humaine moderne : des peintures rupestres de 6 000 ans «nettoyées» pour avoir de « belles images » sur les réseaux sociauxDe nouveaux restes d’Homo antecessor datés d’au moins 850.000 ans découverts en Espagne
Le site exceptionnel d’Atapuerca, en Espagne, a récemment révélé de nouveaux restes osseux d’Homo antecessor, un ancêtre probable de Sapiens et de Néandertal. Cette découverte survient exactement 30 ans après la première identification de ces fossiles sur le même site.(Source : Sciences et avenir).
La découverte de restes osseux d’une espèce humaine disparue est toujours un événement, mais elle l’est peut-être encore plus lorsque lorsqu’elle survient tout juste 30 ans après la découverte de l’espèce en question. Sur le site de la Sierra de Atapuerca, près de Burgos, dans le nord de l’Espagne, une équipe de paléoanthropologues menée par l’Espagnol José María Bermúdez de Castro a mis la main il y a quelques jours sur de nouveaux restes d’Homo antecessor, une espèce qui foula le sol il y a entre 1,2 million d’années et 600.000 ans et qui s’avère être le plus ancien représentant du genre Homo décrit à ce jour en Europe.
Un ancêtre cannibale
Les fouilles, qui ont débuté le 18 juin et se sont achevées le 24 juillet 2024, coïncidaient avec le 30e anniversaire de la première découverte de cette espèce au même endroit. Ce sont aujourd’hui une dizaine de fossiles d’Homo antecessor, dont des fragments de crâne et une incisive d’une femme adulte âgée d’environ 25 ans, qui ont été trouvés dans l’unité TD6 de la Gran Dolina. Outre ces restes humains, des ossements d’animaux et quelques outils en pierre ont également été mis au jour.
Homo antecessor, identifié pour la première en 1994 sur le site de Gran Dolina donc, était un chasseur-cueilleur présentant une combinaison de traits primitifs et modernes. Certaines de ses caractéristiques morphologiques, comme son front haut et sa mâchoire peu prononcée, évoquent déjà les traits d’Homo sapiens, tandis que ses dents ou la structure de ses os sont archaïques. Des marques de découpe sur ses propres os ont conduit les chercheurs à penser qu’il pratiquait le cannibalisme, même si les raisons de ce comportement sont encore mal comprises (et ne le seront sans doute jamais). Pour certains paléoanthropologues, il serait un ancêtre commun à Neandertal et à Sapiens et jouerait donc un rôle crucial dans la compréhension de l’évolution humaine sur le continent européen.
Une avalanche de fossiles à venir ?
Au cours d’une conférence de presse organisée à l’issue de la fouille, José María Bermúdez de Castro a admis que « cela n’a pas été le festival de fossiles [qu’il avait] prédit l’année dernière », et ce parce que l’équipe a fouillé dans un premier temps un niveau supérieur de TD6 fastidieux (l’unité stratigraphique fait plus de deux mètres de haut). « Mais nous avons fait une découverte qui nous permet de savoir que le site est intact », a-t-il poursuivi. « Les restes de coprolithes (des fèces fossilisées) d’hyènes. Ma prévision pour l’année prochaine est qu’une centaine de fossiles humains pourraient être trouvés. »
Le butin de cette année n’est tout de même pas négligeable. Plusieurs fragments de crâne, un fragment de maxillaire, deux de mandibule, des côtes et des vertèbres, un os de poignet et une dent incisive donc, ont été récoltés. Cette dent féminine, datée à 850.000 ans, est incontestablement le vestige le plus intéressant : elle présente une racine très courte et se veut très usée, ce qui en fait un fossile sans aucune ressemblance avec les autres fossiles de dents retrouvés à Atapuerca jusqu’ici. Elle appartiendrait donc à un individu d’Homo antecessor encore inconnu des chercheurs.
Jusqu’à cette année, huit à neuf individus différents avaient pu être identifiés parmi les 180 restes fossiles accumulés au cours des campagnes antérieures, les premières entre 1994 et 1997, les suivantes entre 2003 et 2011.
Un site définitivement riche
Toujours lors de cette campagne 2024, un petit fragment circulaire d’os du crâne d’un Néandertalien et une importante collection d’industrie lithique ont également été découverts dans la grotte du Fantôme, dans un niveau daté entre 100.000 et 70.000 ans. La grotte El Mirador, elle, a révélé des traces de peinture rouge sur les parois et dans les sédiments. « Bien qu’il ne s’agisse pas du site le plus ancien d’Atapuerca, il fournit des informations uniques et précieuses sur les origines des populations européennes actuelles », a souligné le chercheur Juan Luis Arsuaga.
En juillet 2022, un autre site d’Atapuerca – la Sima del Elefante – avait été le théâtre d’une découverte extraordinaire : celle d’un fragment de visage d’un hominidé à l’espèce indéterminée (peut-être Antecessor) dont l’âge fut estimé à 1,4 million d’années, ce qui en ferait, si la datation était bel et bien confirmée, le plus vieil être humain jamais retrouvé en Europe.
Chine : un tombeau millénaire de la dynastie Tang dévoile des fresques remarquables et un mystérieux personnage étranger
En 2018, des archéologues ont découvert un tombeau de la dynastie Tang (618-907) près de Taiyuan, capitale de la province de Shanxi, en Chine, lors de travaux routiers sur une colline .(Source : Science et vie)
Lire la suite Chine : un tombeau millénaire de la dynastie Tang dévoile des fresques remarquables et un mystérieux personnage étrangerDroit du sol et du sang : que dit l’Histoire de France sur l’attribution de la nationalité française ?
La question de l’attribution de la nationalité française, notamment à travers le droit du sol – qui n’existe, intégralement ou partiellement, que dans 32 pays à travers le monde -, est régulièrement débattue, tout particulièrement en cette période électorale
Lire la suite Droit du sol et du sang : que dit l’Histoire de France sur l’attribution de la nationalité française ?Découverte de la plus vieille peinture du monde en Indonésie : elle est âgée de plus de 50 000 ans
Un gros cochon rouge entouré par trois figures humaines: la scène a été peinte il y a plus de 51’000 ans sur la paroi d’une grotte en Indonésie, ce qui en fait la plus ancienne œuvre d’art figurative au monde, selon une étude.(source : AFP).
Bien que d’apparence modeste, le dessin «raconte clairement une histoire qui constitue la plus ancienne preuve de narration» connue, bien antérieure aux peintures rupestres de Lascaux et Chauvet en France, a expliqué lors d’une conférence de presse l’archéologue Adam Brumm, l’un des auteurs de l’étude parue mercredi dans Nature.
44’000 ans, le précédent record
Le précédent record était détenu par une scène de chasse identifiée par la même équipe de chercheurs en 2019, dans une grotte indonésienne, dont l’âge était alors estimé à près de 44’000 ans.
La dernière découverte, dans une grotte voisine de Maros-Pangkep, sur l’île de Sulawesi, marque «la première fois que nous dépassons la barrière des 50’000 ans», a dit à l’AFP l’archéologue Maxime Aubert, de l’Université australienne de Griffith, co-auteur de l’étude.
Le fait que les premiers représentants de notre espèce aient pu raconter une histoire aussi «sophistiquée» par le biais de l’art pourrait réécrire notre compréhension de l’évolution cognitive d’Homo sapiens, a-t-il ajouté.
Pour dater l’oeuvre, les chercheurs ont fait appel à une nouvelle méthode qui utilise des lasers et des logiciels générant une «carte» des échantillons de roche.
Plus précise et moins chère
Cette technique d’ablation au laser est plus précise, plus facile, plus rapide, moins chère et nécessite des échantillons de roche beaucoup plus petits que la précédente méthode, détaille Maxime Aubert.
Elle permet non pas de dater directement la peinture mais les différentes couches des minéraux qui se sont agglomérés dessus au fil du temps. Les chercheurs ont réussi à accéder à la couche la plus proche de la peinture et donc à déterminer finement son âge minimum.
L’équipe a d’abord testé la nouvelle technique sur le précédent détenteur du record. Elle a déterminé que la scène de chasse était en réalité vieille d’au moins 48’000 ans, soit 4’000 ans de plus que la méthode de datation de 2019.
L’équipe a ensuite testé la méthode laser sur une peinture non datée, repérée pour la première fois dans la grotte de l’île de Sulawesi en 2017. Verdict: son âge minimum est de 51’200 ans.
Le tableau, en mauvais état, représente trois personnages autour d’un cochon sauvage.
Il est difficile de comprendre le sens de ces images de couleur rouge, mais elles décrivent bien une action, à l’instar de l’énigmatique «scène du puits de Lascaux» (21.000 ans) représentant un homme à tête d’oiseau, renversé par un bison.
Maxime Aubert émet l’hypothèse que l’oeuvre avait probablement été réalisée par les premiers groupes d’humains qui ont traversé l’Asie du Sud-Est avant d’arriver en Australie, il y a environ 65’000 ans. «Ce n’est probablement qu’une question de temps avant que nous trouvions des échantillons plus anciens», pense l’archéologue.
Les premières images produites par la main de l’homme connues à ce jour sont de simples lignes et motifs réalisés dans de l’ocre, découvertes en Afrique du Sud et datant de 100’000 ans.
Il existe ensuite un «énorme fossé» entre ce premier art et les peintures rupestres indonésiennes, 50’000 ans plus tard, constate Maxime Aubert.
Avant ces découvertes en Indonésie, on considérait que les premières narrations avaient émergé en Europe occidentale, avec notamment la découverte de la sculpture en ivoire d’un homme à la tête de lion, vieille de 40’000 ans, en Allemagne.
«Assez renversante»
La date estimée de l’art rupestre d’Indonésien est «assez renversante» car elle est beaucoup plus ancienne que ce qui a été découvert ailleurs, y compris en Europe, a commenté Chris Stringer, anthropologue au Musée d’histoire naturelle de Londres, qui n’a pas participé à l’étude.
Les conclusions de l’étude de Nature semblent robustes, mais devront être confirmées selon lui par des datations plus approfondies.
«À mon avis, cette découverte renforce l’idée que l’art figuratif a été produit pour la première fois en Afrique il y a 50’000 ans et que le concept s’est répandu à mesure que notre espèce s’est répandue», a-t-il déclaré à l’AFP. «Si cela est vrai, de nombreuses nouvelles preuves provenant d’autres régions, notamment de l’Afrique, doivent encore émerger».
Par hasard, des archéologues découvrent un nouvel alphabet en Espagne
En Espagne, un nouvel alphabet ancien a été découvert, apportant de nouvelles connaissances sur la civilisation de Tartessos qui habitait le sud-ouest de la péninsule ibérique il y a 2 500 ans, avant de disparaître de manière mystérieuse.(Source : Çam’intéresse.fr).
Il y a 2 500 ans, dans le sud-ouest de l’actuelle Espagne, près de la frontière avec le Portugal, résidaient les Tartessos, une civilisation qui a mystérieusement disparu. Après une période de prospérité au 7e siècle avant notre ère, les Tartessiens ont connu un déclin soudain et inexpliqué. Aujourd’hui, des archéologues mènent des fouilles pour mieux comprendre cette énigme. C’est lors de ces recherches qu’un nouvel alphabet jusqu’alors inconnu a été découvert.
Les recherches menées sur le site de Casas del Turuñuelo en Espagne ont déjà permis d’approfondir nos connaissances sur les Tartessos. En 2023, des sculptures anthropomorphes de cette culture mythique ont été découvertes pour la première fois. Récemment, une tablette d’ardoise ornée de dessins géométriques et figuratifs a été analysée. Les chercheurs estiment avoir identifié de nouvelles lettres, qui bien que similaires aux autres alphabets de la péninsule ibérique, témoignent de l’importance capitale de cette civilisation florissante entre les 9e et 5e siècles avant notre ère.
Ces lettres semblent inspirées du phénicien. Les Phéniciens sont des commerçants marins, venus du Proche-Orient (région du Liban, Syrie et Palestine), qui ont débarqué sur la côte sud de la péninsule Ibérique au 10e siècle avant notre ère. Ils semblent avoir apporté avec eux de nombreuses innovations, ainsi que des plantes endémiques. Il se pourrait qu’ils aient aussi influencé l’écriture des Tartessos, dont l’histoire pourrait être étroitement liée à ce peuple.
Plus vieille que la pierre de Rosette
En fait, cette tablette a dans un premier lieu été étudiée pour les trois figures de guerriers tartessiens qu’elle représente. Les chercheurs pensent que ces croquis faisaient partie d’un dessin préparatoire utilisé par l’artiste pour peaufiner son art avant de sculpter des motifs similaires sur des pièces d’or, d’ivoire ou de bois. Mais en examinant l’objet de plus près, les spécialistes ont identifié des marques qui semblent faire partie d’un alphabet paléo-hispanique méconnu. Les images étudiées montrent clairement une séquence d’alphabet méridional : « ABeKaTuIKeLBaNS?ŚTaUE », très similaire à celle de l’alphabet espagnol standard, à l’exception du 11e signe. Les enfants Tartessos, en récitant l’alphabet, devaient donc commencer par « A Be Ka Tu »…
La tablette comporte 21 signes, mais a été partiellement brisée à sa base, et pourrait à l’origine avoir affiché jusqu’à 32 symboles, selon Joan Ferrer i Jané, informaticien et expert en langues paléo-hispaniques à l’Université de Barcelone. « Il est dommage que la dernière partie de l’alphabet ait été perdue car c’est là que les différences les plus prononcées ont tendance à se produire », a-t-il déclaré dans un communiqué. Mais d’autres preuves archéologiques laissaient déjà penser que les Tartessos avaient leur propre écriture. Cette découverte a été révélée par le gouvernement espagnol au début du mois, et les recherches se poursuivent sur le site. Pour le contexte, cette dalle date d’environ 600 avant J.-C., et aurait donc 400 ans de plus que l’emblématique pierre de Rosette égyptienne.
Que faisaient les humains néandertaliens des enfants atteints de trisomie 21 ?
Une découverte scientifique récente remet en question notre compréhension des Néandertaliens. Des chercheurs ont trouvé des preuves indiquant que ces hominidés préhistoriques manifestaient de la compassion envers les membres les plus fragiles de leur groupe. (Source : « Advances »)
Lire la suite Que faisaient les humains néandertaliens des enfants atteints de trisomie 21 ?Idole de Shigir : une sculpture en bois de 12 500 ans réécrit l’histoire de l’art préhistorique
L’Idole de Shigir, découverte au fond d’un marais tourbeux dans les montagnes de l’Oural en Russie, est la sculpture en bois la plus ancienne connue au monde. (Source science et vie).
Datant de plus de 12 500 ans, elle est deux fois plus ancienne que les pyramides égyptiennes et Stonehenge. Cette statue, haute de 5,3 mètres et sculptée dans un tronc de mélèze, fascine les scientifiques en raison de ses motifs géométriques complexes et des visages humains gravés qu’elle présente.
L’Idole de Shigir, la plus ancienne sculpture en bois connue, découverte en 1890 dans un marais tourbeux des montagnes de l’Oural en Russie, représente un jalon crucial dans la connaissance de l’art et des rituels des chasseurs-cueilleurs de la fin de la période glaciaire. Cette statue, datée de plus de 12 500 ans, est deux fois plus ancienne que Stonehenge, qui a été érigé il y a environ 5 000 ans.
Alors que Stonehenge témoigne de l’architecture monumentale et des pratiques rituelles des sociétés néolithiques de Grande-Bretagne, l’Idole de Shigir révèle une approche artistique et symbolique profondément ancrée dans la culture des peuples de l’Eurasie préhistorique. En étudiant cette sculpture unique, ornée de motifs géométriques complexes et de visages humains mystérieux, les chercheurs découvrent des indices sur les croyances spirituelles et les structures sociales des chasseurs-cueilleurs de l’époque, enrichissant ainsi la compréhension de l’évolution culturelle humaine.
Une découverte artistique étonnante
La découverte de l’Idole de Shigir remonte à 1890, lorsque des chercheurs d’or ont trouvé cette structure en bois dans un marais tourbeux des montagnes de l’Oural, en Russie. Extraite à une profondeur de quatre mètres, la sculpture comportait dix fragments de bois sculptés. On y trouve des motifs géométriques complexes et des visages expressifs. Ces éléments, associés à la conservation exceptionnelle due aux propriétés antibactériennes de la tourbe, ont permis de préserver cette œuvre d’art rituelle unique de l’époque préhistorique. Les chercheurs ont assemblé ces fragments pour révéler une statue mesurant à l’origine 5,3 mètres de haut.
Dans un article du Smithsonian, Thomas Terberger, de l’université de Göttingen en Allemagne, explique que l’idole date d’il y a environ 12 500 ans. Une datation qui a longtemps fait l’objet de débat. En effet, les premières datations au carbone 14 de l’Idole de Shigir, effectuées en 1997, estimaient son âge à environ 9 500 ans. Mais certains chercheurs restaient sceptiques quant à l’antiquité de l’œuvre. En 2018, avec son équipe, Thomas Terberger a utilisé la spectrométrie de masse par accélérateur (AMS) pour réévaluer l’âge de la sculpture. Cette méthode plus précise a donc permis de repousser l’âge de l’Idole de Shigir à environ 12 500 ans. Cette date la situe alors à la fin de la dernière période glaciaire.
Terberger explique que cette époque connait d’importants changements climatiques. À cette période, les premières forêts se répandaient à travers une Eurasie plus chaude, suite à la fin de la dernière période glaciaire. Cette transition climatique a probablement influencé l’art des peuples de l’époque. Ils utilisaient des motifs figuratifs et des symboles géométriques pour représenter et interpréter leur environnement en mutation.
Des motifs énigmatiques et des visages mystérieux
L’Idole de Shigir, ornée donc d’une série de motifs géométriques complexes qui suscitent la curiosité des chercheurs. Parmi ces motifs, on trouve des zigzags, des lignes droites et des chevrons, sculptés avec une précision remarquable. Ces formes pourraient représenter des symboles codés, des mythologies anciennes ou même des messages religieux. Les motifs géométriques de l’Idole de Shigir rappellent ceux trouvés sur d’autres artefacts de la même époque. Ils suggèrent une possible connexion culturelle ou une influence artistique commune à cette période préhistorique. Les chercheurs étudient minutieusement ces motifs pour tenter de déchiffrer leur signification et comprendre les croyances et les rituels des sociétés qui les ont créés.
En plus des motifs géométriques, l’Idole de Shigir présente sept visages humains gravés à différents niveaux de la statue. Ces visages sont disposés de manière hiérarchique. Cela pourrait indiquer une séquence d’événements ou une représentation des strates sociales de l’époque. « C’est une sculpture unique, il n’y a rien d’autre comme ça dans le monde », affirme pour un article d’Ancient Origins le professeur Mikhail Zhilin de l’Institut d’archéologie de l’Académie des sciences de Russie. « L’ornement est couvert d’informations cryptées. Les gens transmettaient des connaissances avec l’aide de l’Idole ».
Les visages gravés, avec leurs traits distinctifs et expressifs, pourraient également refléter les caractéristiques physiques des créateurs de la statue. Les chercheurs pensent que ces représentations faciales pourraient être des portraits stylisés des membres de la communauté ou des figures mythologiques importantes. Quoi qu’il en soit, elles offrent un aperçu précieux de l’esthétique et des préoccupations spirituelles des sociétés préhistoriques.
Une Idole très bien conservée
Les recherches menées par Terberger et ses collègues révèlent donc que les sociétés de chasseurs-cueilleurs de l’Oural avaient développé des formes d’expression artistique et symbolique complexes. Et cela, bien avant l’émergence des grandes civilisations agricoles du Croissant Fertile. Ces découvertes remettent en question les perceptions traditionnelles de l’évolution culturelle. Ces dernières se trouvent souvent centrées sur l’Europe occidentale. Les données de l’Idole soulignent ainsi l’importance des sociétés de chasseurs-cueilleurs de l’Oural dans l’histoire de l’humanité.
La préservation remarquable de l’Idole de Shigir a permis ces découvertes. Ce sont les propriétés antibactériennes de la tourbe qui ont empêché la décomposition du bois pendant des millénaires. Ce marais tourbeux a créé un environnement acide et sans oxygène, préservant ainsi le bois de la dégradation naturelle. Grâce à cette conservation exceptionnelle, les scientifiques peuvent examiner en détail les techniques de sculpture et les motifs artistiques employés par les artisans préhistoriques.
Actuellement, l’Idole de Shigir est exposée au musée régional de Sverdlovsk à Iekaterinbourg, en Russie. Cette exposition permet au public et aux chercheurs d’apprécier cette œuvre unique et d’étudier ses détails de près. « La survie remarquable de cette œuvre rappelle aux scientifiques que l’absence de preuves ne signifie pas l’absence d’art ancien », souligne João Zilhão, chercheur à l’université de Barcelone. En effet, de nombreux objets d’art préhistoriques en matériaux périssables n’ont pas résisté à l’épreuve du temps. Ils se trouvent alors absents des archives archéologiques. La préservation de l’Idole de Shigir constitue donc une fenêtre rare sur le passé. Elle offre une opportunité unique de comprendre les croyances et les pratiques des sociétés de chasseurs-cueilleurs de l’époque.