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Sport féminin : Martina Navratilova dénonce l’inclusion des athlètes transgenres au nom de l’équité

Figure historique du tennis mondial et militante de longue date des droits des femmes et des minorités sexuelles, Martina Navratilova fait aujourd’hui entendre une voix discordante dans le débat brûlant sur la place des personnes transgenres dans le sport féminin. Au nom de l’équité biologique, elle appelle à une séparation stricte entre sport féminin et participation des athlètes ayant vécu une puberté masculine.

Interrogée par la journaliste états-unienne Kara Swisher, Navratilova a défendu une ligne claire :

« Une compétition féminine équitable doit reposer sur le sexe biologique, sinon elle cesse d’être juste. »

Pour la championne aux 18 titres du Grand Chelem, les femmes trans ayant traversé une puberté masculine bénéficient d’un avantage physique irréductible, qu’aucun traitement hormonal ne peut totalement annuler. Gabarit osseux, densité musculaire, capacité respiratoire : autant d’éléments qui, selon elle, faussent la donne dans les disciplines de force, d’endurance ou de vitesse.

Navratilova ne remet pas en cause les droits civils des personnes transgenres dans la société civile. Elle plaide même pour leur reconnaissance dans la vie quotidienne. Mais selon elle, le sport de haut niveau constitue une exception, car il repose sur des critères objectifs de performance.

« Ce n’est pas une question de haine ou d’exclusion. C’est une question d’équité. »

Sa position lui a valu l’exclusion du conseil consultatif d’Athlete Ally, organisation de défense des minorités LGBTQ dans le sport. Elle est désormais régulièrement taxée de « transphobie » par les cercles militants. Pourtant, plusieurs études scientifiques confortent ses arguments : elles établissent que la puberté masculine confère des avantages significatifs dans certaines disciplines, même après des années de transition.

La controverse s’inscrit dans un contexte plus large. Depuis 2022, de nombreuses fédérations internationales (World Athletics, FINA, UCI, etc.) ont décidé d’exclure les femmes transgenres ayant connu une puberté masculine des compétitions féminines élite. Certaines explorent la création d’une catégorie « open » ou « mixte », dans une tentative d’inclusion sans atteinte à l’intégrité des compétitions féminines.

Cette évolution traduit un virage prudent : le sport mondial cherche à préserver l’équité sans sombrer dans l’idéologie, alors que certains activismes exigent l’effacement de toute distinction fondée sur le sexe biologique.

Dans les milieux féministes, les positions se fracturent. Certaines militantes, comme Navratilova, affirment qu’un féminisme cohérent ne peut éluder les réalités biologiques. D’autres, au contraire, estiment que cette ligne de défense dissimule des logiques d’exclusion.

Mais pour de nombreuses sportives de haut niveau, la question est moins théorique que concrète : peuvent-elles concourir dans des conditions équitables si des concurrentes biologiquement masculines leur sont opposées ? La réponse, de plus en plus souvent, est non

Au fond, cette affaire révèle le divorce croissant entre données scientifiques, revendications identitaires et cadre légal. Alors que certaines législations encouragent une autodétermination libre du genre, d’autres domaines, comme le sport, continuent d’imposer des bornes biologiques strictes.

Martina Navratilova incarne ce dilemme : ancienne icône du progressisme, elle est aujourd’hui perçue comme une dissidente voire une hérétique par les courants qu’elle a jadis soutenus.

En résumé

Martina Navratilova exige que le sport féminin reste fondé sur le sexe biologique.
Elle est soutenue par certaines fédérations et figures scientifiques, mais critiquée par les militants LGBTQ.
Le débat cristallise les tensions entre science, inclusion et équité, dans un monde occidental de plus en plus polarisé.
Le sport, en tant qu’espace d’objectivation corporelle, devient un champ de bataille idéologique.

États-Unis d’Amérique : Le président Trump menace la Californie de sanctions après la victoire d’un lycéen transgenre dans des épreuves féminines

Le président des États-Unis d’Amérique, Donald Trump, a annoncé vouloir imposer des sanctions financières à l’État de Californie, à la suite de la participation et de la victoire d’un élève biologiquement masculin, identifié comme femme, dans plusieurs épreuves d’athlétisme réservées aux filles lors d’un championnat scolaire.

Le jeune AB Hernandez, âgé de 16 ans et élève dans un lycée californien, a remporté deux médailles d’or (saut en hauteur et triple saut) et une médaille d’argent (saut en longueur) lors des championnats d’État organisés par la California Interscholastic Federation (CIF). Bien que biologiquement de sexe masculin, Hernandez a été autorisé à concourir dans les épreuves féminines, conformément à la législation californienne en vigueur depuis 2014 (loi AB 1266).

Cette participation a suscité des réactions controversées, notamment dans les milieux politiques conservateurs qui y voient une remise en cause des principes d’équité sportive.

Le président Trump a dénoncé publiquement cette situation, la qualifiant d’« injustice flagrante à l’égard des jeunes filles biologiquement féminines ». Il a menacé de supprimer certains financements fédéraux à la Californie, notamment dans le domaine de l’éducation, si l’État ne modifie pas ses règles sportives.

Le ministère de la Justice des États-Unis d’Amérique a également évoqué la possibilité d’engager des poursuites contre la Californie, en invoquant une atteinte au 14ᵉ amendement de la Constitution, qui garantit l’égalité de traitement devant la loi. L’argument central avancé par l’administration fédérale est que la politique californienne engendre une discrimination inversée, au détriment des filles ayant concouru contre AB Hernandez.

Face aux critiques, la California Interscholastic Federation n’a pas modifié son règlement, mais a introduit une mesure visant à autoriser les autres concurrentes à partager symboliquement la première place. Il ne s’agit pas d’un retrait de médaille pour Hernandez, mais d’une mesure de co-titrage temporaire, dans un cadre qualifié d’expérimental.

Cette affaire illustre l’un des clivages les plus marqués de la société états-unienne contemporaine : entre un pouvoir fédéral engagé dans un recentrage normatif conservateur, et des États comme la Californie, fidèles à une doctrine progressiste dans la gestion des politiques publiques, y compris scolaires et sportives.

Au-delà du sport, la question posée est celle des critères de catégorisation dans les espaces publics, à commencer par l’école. La réaction du président Trump semble s’inscrire dans une stratégie politique plus large : mobiliser son électorat conservateur autour de sujets de société clivants, en amont des élections de mi-mandat prévues en 2026.

L’enjeu dépasse la seule compétition sportive. Il pose la question de la souveraineté normative des États fédérés face à un exécutif fédéral plus interventionniste. Il soulève également des interrogations juridiques majeures, qui pourraient prochainement être tranchées par la Cour suprême, dans un contexte d’affrontement idéologique de plus en plus structuré.