Alors que la guerre dans la bande de Gaza se poursuit depuis près de vingt mois, une nouvelle proposition de cessez-le-feu initiée par les États-Unis a récemment été soumise aux deux camps. Si Israël y a donné son feu vert, le Hamas, de son côté, l’a catégoriquement rejetée, la jugeant insuffisante et dangereuse pour les Palestiniens.
Une nouvelle tentative diplomatique menée par Washington
Jeudi 29 mai, la porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, a annoncé que les États-Unis avaient présenté au Hamas une nouvelle proposition de cessez-le-feu, déjà « approuvée et soutenue » par Israël. Selon elle, « Israël a signé cette proposition avant qu’elle ne soit envoyée au Hamas », ajoutant que « les discussions se poursuivent ».
L’initiative a été portée par l’émissaire américain Steve Witkoff, sous l’autorité du président Donald Trump. Il s’agit d’une tentative de mettre fin à une guerre qui, depuis le 7 octobre 2023, a causé des dizaines de milliers de morts, des destructions massives et une crise humanitaire d’une ampleur sans précédent dans l’enclave palestinienne.
Une acceptation israélienne accompagnée d’appels à l’escalade
Malgré l’approbation formelle de la proposition, le discours en Israël reste tendu. Le 30 mai au matin, le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, membre de l’extrême droite, a vivement critiqué la position du Hamas et affirmé qu’il était « temps d’entrer avec toute la force nécessaire [dans Gaza] pour détruire et tuer entièrement le Hamas ». Cette déclaration laisse planer un doute sur l’unité du gouvernement israélien autour de la proposition de trêve.
Un rejet clair du Hamas, qui y voit une prolongation du conflit
Réagissant dans la soirée du 29 mai, Bassem Naïm, un dirigeant du Hamas en exil, a déclaré à l’AFP que cette proposition « ne répond à aucune des demandes de notre peuple, notamment l’arrêt de la guerre et de la famine ». Il affirme qu’elle « signifie, en essence, la perpétuation de l’occupation, la poursuite des meurtres et de la famine ». Le mouvement islamiste continue d’examiner les détails du texte, mais sa position semble difficile à infléchir sans garanties fermes sur un arrêt total des hostilités.
Une proposition proche des précédentes, selon le New York Times
D’après le New York Times, la proposition américaine est « globalement similaire » à celles déjà formulées lors des mois précédents, notamment celle qui avait permis une trêve de deux mois en début d’année, avant que les combats ne reprennent mi-mars.
Selon cette nouvelle offre, une trêve initiale de 60 jours serait instaurée. Durant cette période, le Hamas s’engagerait à libérer environ 10 otages vivants ainsi que la moitié des corps des victimes toujours détenus, en échange de la libération de prisonniers palestiniens incarcérés en Israël.
Pendant cette trêve, les deux camps devraient entamer des négociations pour un cessez-le-feu permanent. L’organisation terroriste exige que ces discussions aboutissent à la fin définitive de la guerre, une condition que l’État hébreu refuse d’inscrire formellement dans l’accord, selon un responsable israélien cité par le quotidien américain.
Une situation humanitaire toujours catastrophique
Sur le terrain, les souffrances continuent. La Défense civile de Gaza a annoncé que 54 personnes avaient été tuées dans des frappes israéliennes le jeudi 29 mai, dont 23 dans une attaque contre une maison dans le camp de réfugiés de Bureij. Deux autres victimes ont été signalées à proximité d’un centre de distribution d’aide humanitaire de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation récemment créée, soutenue par Israël et les États-Unis.
L’armée israélienne a indiqué à l’AFP avoir frappé une cellule terroriste du Hamas dans la zone de Bureij, mais elle n’a pas répondu aux accusations concernant les tirs près du centre de la GHF.
Un avenir incertain
Les espoirs de paix restent fragiles. La proposition américaine, bien qu’appuyée par Israël, ne semble pas offrir les garanties exigées par le Hamas, notamment sur la fin des opérations militaires et du siège de Gaza. Dans ce contexte, l’écart entre les positions des deux camps rend tout accord à court terme difficile.
La communauté internationale observe avec inquiétude cette impasse, alors que la population civile continue de payer un lourd tribut au conflit. L’échec d’une trêve pourrait déboucher sur une intensification encore plus dramatique des combats dans les semaines à venir.