Le média ukrainien « The Kyiv Independent » rapporte plusieurs témoignages de soldats du Corps international en Ukraine, qui ont fait état de pillages, de missions « suicides » et de cas de harcèlement.

Le média ukrainien The Kyiv Independent, a publié une enquête, le 17 août dernier, où plusieurs soldats appartenant à la Légion internationale ukrainienne ont dénoncés de nombreux méfaits commis par cette unité de combattants. À part le fait que les deux côtés de la légion serait impliquée dans diverses violations, l’un des commandants est directement mis en cause par les plaintes de soldats.

Le 25 février, au lendemain du lancement de « l’opération militaire spéciale » de Vladimir Poutine, Volodymyr Zelensky a invité des Européens ayant une expérience du combat, en Ukraine, pour repousser l’invasion russe et rejoindre la Légion internationale pour la défense territoriale de l’Ukraine. Le Corps international défend le territoire de l’Ukraine. Selon le journal ukrainien, il sera structuré en deux ailes distinctes : l’une sera surveillée par les forces terrestres ukrainiennes, l’autre par le service de renseignement du ministère de la Défense, connu sous le nom de GUR. Les plaintes concernent principalement la deuxième entité.

Officiellement, l’aile GUR de la Légion est dirigée par le major Vadym Popyk. Mais en réalité, le pouvoir est partagé entre plusieurs personnes : «Le bras droit de Popyk, le major Taras Vashuk (appelé par les soldats le « jeune Taras »), un officier de renseignement âgé de 20 à 30 ans, selon les combattants étrangers ; l’oncle de Vashuk, également Taras (appelé le « vieux » Taras) et également officier de renseignement ; et Sasha Kuchynsky, 60 ans», rapporte le média ukrainien.

Sasha Kuchynsky, engagé à la coordination des opérations militaires et de la logistique au sein de l’unité de la légion, serait en réalité un ancien membre d’une organisation criminelle polonaise, recherché dans son pays pour fraude. Les combattants de la légion l’accusent d’abuser de son pouvoir en ordonnant aux soldats de piller des magasins, en menaçant les soldats avec une arme à feu et en harcelant sexuellement les femmes médecins de la légion.

Parmi les nombreux témoignages recueillis, un soldat états-unien raconte qu’au cours d’une mission, une équipe a tenu les lignes de front sans renforts. : «Nous avons été littéralement laissés (derrière) et ils ne voulaient pas nous évacuer», a-t-il déclaré, ajoutant que l’un de ses camarades a été tué au combat. Peu après que l’escouade a échappé aux bombardements, un autre groupe de la même unité aurait été envoyé à la même position, connue des Russes. «Nous avons dit au commandant que ces positions avaient été découvertes par les Russes… Si nous y retournons, nous sommes tous morts», fait savoir le soldat états-unien au « Kyiv Independent ». Les troupes ont toutefois été envoyées au même endroit. Cette fois-ci, quatre personnes sont mortes et plusieurs ont été blessées.

De nombreuses plaintes de militaires ont été déposées au plus haut niveau de la hiérarchie . Cependant, selon eux, ces plaintes sont restées sans réponse. Et la situation s’est encore aggravée : certains affirment « se sentir sous pression et recevoir des menaces », note « The Kiev Independent ». De nombreux membres professionnels ont ensuite quitté l’unité en raison de sa mauvaise gestion.