La célèbre chanteuse brésilienne, Gal Costa, est morte, ce mercredi 9 novembre, à l’âge de 77 ans.
Elle était l’une des grandes représentantes du tropicalisme, et l’interprète de « Baby », « Chuva de prata » ou encore « Divino maravilhoso ». Gal Costa laisse derrière elle une trentaine de disques enregistrés.
« Gal Costa a été une des plus grandes chanteuses du monde, une des principales artistes qui a porté le nom et le son du Brésil dans le monde entier (…) Notre pays perd une de ses grandes voix », écrit Lula da Silva.
« Je ressens immensément la tristesse de voir cette grande étoile nous quitter en ce moment précis où nous retrouvons l’espoir de jours meilleurs », renchérit l’ancienne présidente du pays, Dilma Rousseff.
Gal Costa était, en effet, une légende de la musique brésilienne, une figure du tropicalisme. Si les causes de son décès n’ont pas été précisées, l’artiste avait dû annuler, le week-end dernier, un concert à São Paulo.
Originaire de Salvador de Bahia, où elle naît le 26 septembre 1945 sous le nom de Maria da Graça Costa Penna Burgos, Gal Costa était une autodidacte, qui n’a jamais pris la moindre leçon de chant. C’est pendant son adolescence dans le Nordeste qu’elle rencontre Caetano Veloso, la sœur de celui-ci, Maria Bethânia, et Gilberto Gil, trois Bahianais qu’elle suivra à Rio de Janeiro au cours des années 1960.
Son premier disque, en duo avec Caetano Veloso, sort en 1967 : « Domingo ». L’année suivante, elle prend part à l’album collectif Tropicalia ou Panis et Circensis, une révolution pour la scène musicale nationale.
Sa plus grande influence, disait-elle, c’était João Gilberto, le père de la bossa nova, décédé en 2019. Mais Gal Costa restera attachée à d’autres grands noms : Tom Jobim, Chico Buarque, Milton Nascimento…
En 1969, Caetano Veloso et Gilberto Gil, qui sera plus tard ministre, s’exilent à Londres après avoir été arrêtés par le régime militaire. Elle reste, assurant n’avoir jamais subi d’interrogatoire durant la dictature.
Plus tard dans sa carrière, la chanteuse brésilienne changera de registre, de l’interprétation de grands classiques de samba du carnaval au rock, à la soul, au disco. En 2011, elle rafle un Grammy latino.
Gal Costa était une personnalité engagée, une féministe. Plus discrète politiquement que certains de ses amis, elle n’en avait pas moins lourdement critiqué le bilan culturel du président Jair Bolsonaro.
Discrète quant à sa vie privée, Gal Costa avait publié, en 2021, une photo de son fils Gabriel, pour les 16 ans de ce dernier. Dans l’incapacité d’être enceinte, elle l’avait adopté en 2007, à plus de 60 ans.
Maxime Kouadio