Manifestations en Iran : près de 800 inculpations et une première condamnation à mort!

La justice iranienne a frappé fort, ce dimanche, sur les participants aux manifestations contre le pouvoir en Iran. Près de 800 personnes ont été inculpées pour leur participation à de « récentes émeutes » dans trois provinces du pays. Dans la capitale Téhéran, une personne accusée d’avoir pris part à des « émeutes » a même été condamnée à mort.

En Iran, un tribunal de Téhéran a, pour la première fois, condamné à mort, ce dimanche 13 novembre, une personne accusée d’avoir participé « aux émeutes », a indiqué l’agence de l’autorité judiciaire Mizan online. Près de 800 personnes on été inculpées par la justice iranienne pour leur participation à des « récentes émeutes » dans trois autres provinces du pays, toujours selon Mizan.

Un tribunal de la capitale iranienne a donné la peine capitale à une personne, jugée coupable « d’avoir incendié un bâtiment gouvernemental, de trouble à l’ordre public, de rassemblement et conspiration en vue de commettre un crime contre la sécurité nationale, et ennemi de Dieu et corruption sur terre », a précisé l’agence Mizan.

Un autre tribunal de Téhéran a également condamné cinq personnes à des peines d’emprisonnement de cinq à dix ans pour « rassemblement et conspiration en vue de commettre des crimes contre la sécurité nationale et trouble à l’ordre public ». Dans les deux cas, il s’agit d’un tribunal de première instance, les personnes condamnées pourront faire appel du verdict, a détaillé l’agence de l’autorité judiciaire.

Inculpations en masse

La justice iranienne a également inculpé près de 800 personnes pour leur participation à des « récentes émeutes » dans la province méridionale d’Hormozgan, celles d’Ispahan et Markazi, dans le centre du pays, selon l’agence de l’Autorité judiciaire et des agences locales Mizan.

Le directeur général de justice de la province d’Hormozgan, cité dimanche par Mizan, a annoncé l’inculpation de 164 personnes « accusées après les récentes émeutes contre la sécurité » dans cette province.

« En marge d’une visite au centre de détention de la province d’Hormozgan, le chef provincial de la justice, Mojtaba Ghahremani, a annoncé que 164 personnes détenues lors des récents troubles seront jugées à partir de jeudi, en présence de leurs avocats ». Elles sont accusées de « rassemblement et conspiration contre la sécurité du pays », « propagande contre le régime », « trouble à l’ordre public », « émeutes », « incitation au meurtre », « blessures contre des agents de sécurité » et « dégradation de biens publics »

Le directeur général de l’Autorité judiciaire de la province d’Ispahan (Centre du pays), Asadollah Jafari, cité samedi soir par l’agence Tasnim, a fait état de 316 affaires liées à des récentes émeutes. Selon lui, 12 inculpés ont déjà été jugés. Et dans la province de Markazi, 276 personnes ont également été inculpées selon Abdol-Mehdi Mousavi, directeur de la justice de la province, cité par l’agence officielle Irna.

Plus de 2 000 personnes inculpées au total

La justice a cependant été clémente pour 100 jeunes détenus lors des récentes émeutes, qui ont été libérés sans procès après avoir signé des engagements de ne plus participer à des « émeutes ».

En tout, plus de 2 000 personnes ont été inculpées, la moitié à Téhéran, depuis le début des manifestations il y a deux mois, selon les chiffres fournis par la justice iranienne. Mais des organisations des droits de l’Homme à l’étranger font état de 15 000 arrestations. Un chiffre démenti par les autorités iraniennes.

Par ailleurs, la militante germano-iranienne pour les droits humains Nahid Taghavi, autorisée à quitter en juillet la prison en Iran où elle était détenue depuis près de deux ans afin de bénéficier d’un traitement médical, a été à nouveau incarcérée, a annoncé dimanche sa fille. « En dépit du fait qu’elle n’a pas achevé son traitement médical (…), ma mère Nahid Taghavi a été forcée de revenir à la prison d’Evin le dimanche 13 novembre », a écrit Mariam Claren sur Twitter.

Les manifestations en Iran ont commencé avec la mort en détention, le 16 septembre, de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, arrêtée par la police des mœurs pour avoir enfreint le strict code vestimentaire de la République islamique. Les dirigeants iraniens accusent principalement les États-Unis d’Amérique, ennemi juré de l’Iran, d’être derrière ces mouvements de protestation qu’ils qualifient d' »émeutes ».

Cette affirmation peut être totalement fondée puisque les EUA ont pour habitude la pratique de manipulation de populations à travers le monde, dont l’Iran lui-même, où ils ont, par cette méthode, pour ne parler que de l’histoire assez récente, fait chuter le premier ministre Mohammed Mossadegh, pour remettre la monarchie par la ré-intronisation de Mohammed Reza Pahlavi, en 1963. Puis, parce que celui-ci ne satisfaisait, finalement, pas aux à leurs exigences, ces mêmes EUA agirent sur la population pour pouvoir renverser le Shah par l’ayatollah Rouhollah Khomeiny et sa révolution islamique. Et quand on sait que, en mars dernier, les Etats-Unis ont réuni, dans le Neguev Israëlien, Israël, le Maroc, l’Egypte et l’Arabie Saoudite – quatre pays qui, bien que sensés leur être soumis, n’ont pas voté la résolution contre la Russie, à l’ONU, quelques jours avant -, pour qu’ils se chargent de faire tomber le régime iranien, ont peut entendre cette accusation de la part du régime de Téhéran, d’autant que, jusqu’à il y a peu, la condition de vie des femmes iraniennes était le cadet des soucis des occidentaux – y compris des mouvements féministes » – alors que cela faisait déjà 5 ans que ces femmes iraniennes manifestaient pour le droit de ne pas être obligées de porter le voile, en se filmant le retirer dans les rues ou les transports en communs. Et quel meilleur moyen de nier la souveraineté d’un pays que par le prétexte des droits Humains, comme l’Occident y est accoutumé?

Joseph Kouamé & Christian Estevez

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