Peu connu au niveau national, le social-démocrate Boris Pistorius a été nommé ministre de la défense en Allemagne mardi 17 janvier. Jusque là ministre de l’intérieur de la région de Basse-Saxe, il va remplacer Christine Lambrecht, contrainte à la démission après une série de gaffes.
Le chancelier Olaf Scholz a confirmé, ce mardi 17 janvier, la nomination du social-démocrate Boris Pistorius à la tête du ministère de la Défense, le présentant comme « la bonne personne » pour conduire « le changement d’époque » provoqué par la guerre en Ukraine.
Ce changement intervient alors que l’Allemagne est pressée de toutes parts de fournir plus d’armes lourdes pour aider Kiev. Une réunion cruciale des ministres de la défense occidentaux, autour des États-Unis, se tiendra ce vendredi 20 janvier en Allemagne.
Très critiquée après plusieurs bévues, Christine Lambrecht a jeté l’éponge après un peu plus d’un an au ministère de la défense, invoquant une « focalisation des médias » sur sa personne l’empêchant de mener à bien sa tâche. Comme elle, Boris Pistorius, 62 ans, est juriste de formation et issu du SPD, le parti du chancelier Olaf Scholz.
Olaf Scholz a, par ce choix, brisé sa promesse d’un gouvernement respectant la parité hommes-femmes. Boris Pistorius succède à trois femmes à la tête de l’armée allemande, dont, notamment, l’actuelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui détient le titre, de la part de la population allemande, de « pire ministre de la défense allemande ».
En tant que ministre de l’intérieur de sa région du Nord de l’Allemagne, Boris Pistorius s’est spécialisé dans les questions de cybersécurité, de sécurité intérieure et de politique migratoire. Il fut également maire de Osnabrück, ville de 160 000 habitants, entre 2006 et 2013.
En mars, il avait été à l’origine d’une initiative prévoyant des « conséquences pénales » dans sa région pour toute personne exprimant publiquement son approbation de l’invasion russe en Ukraine en utilisant la lettre « Z », symbole du soutien au Kremlin. La Bavière avait pris des mesures similaires. Ce qui démontre un clair durcissement de la politique allemande à l’égard de la Russie, et, par voie de conséquence, un éloignement du règlement du conflit par un traité de paix.
Boris Pistorius avait été considéré comme un candidat potentiel à un poste ministériel à la formation du gouvernement entre sociaux-démocrates, écologistes et libéraux l’an passé, mais était ressorti bredouille.
Joseph Kouamé