Emmanuel Macron et le chancelier allemand, Olaf Scholz, se sont réunis dimanche 22 janvier à l’Élysée, à l’occasion d’un conseil des ministres franco-allemand. Le président a déclaré que la France « n’exclut pas » de livrer des chars de combat lourds Leclerc à l’Ukraine. (AFP).
La France n’exclut pas de livrer des chars de combat lourds Leclerc à l’Ukraine pour la soutenir dans sa guerre contre la Russie, a déclaré, ce dimanche 22 janvier, Emmanuel Macron, aux côtés du chancelier allemand Olaf Scholz, alors que Kiev réclame des chars, notamment à l’Allemagne qui détient la clé de la livraison de chars Leopard 2 par plusieurs pays européens.
« Pour ce qui est des Leclerc, j’ai demandé au ministre des Armées d’y travailler. Rien n’est exclu et cela s’apprécie en effet collectivement », a déclaré le président français. Ce dernier a évoqué trois critères : « D’une part, comme on l’a toujours fait depuis le début : que ce ne soit pas escalatoire. Et nous avons toujours eu cette ligne », a d’abord avancé Emmanuel Macron, soucieux d’éviter une guerre nucléaire. « La deuxième c’est que ça puisse apporter un soutien réel et efficace à nos amis ukrainiens. Et pour ça, il faut prendre la réalité des capacités, le maintien en condition opérationnelle et les délais de formation », a ajouté le chef de l’État, insistant sur l’importance d’assurer un suivi efficace des armes livrées à l’Ukraine. Le dernier critère avancé par Emmanuel Macron concerne le défi pour les forces armées françaises « de ne pas affaiblir leurs capacités propres de défense », notamment pour les « structures critiques ».
Olaf Scholz, interrogé sur les Leopard, a déclaré que « la manière dont nous avons agi par le passé est toujours étroitement coordonnée avec nos amis et alliés et nous continuerons à agir en fonction de la situation concrète ».
Alors que les forces armées russes progressent à nouveau plus fortement sur le front du Donbass, Volodymyr Zelensky ne cesse d’implorer l’OTAN de lui fournir des chars lourds de fabrication occidentale. Samedi 21 janvier, le président ukrainien avait dit regretter « l’indécision générale » des Occidentaux qui ne s’étaient pas accordés sur l’envoi de blindés lourds en Ukraine. Berlin redoute en effet un geste qui serait perçu comme une provocation par Moscou. Cette conférence de presse intervient quelques jours après que le Royaume-Uni a annoncé qu’il allait livrer des chars Challenger 2 en Ukraine, devenant ainsi le premier pays à fournir des chars lourds de facture occidentale à Kiev.
Didier Maréchal