Santé : la parole altérée pourrait être le premier signe de la maladie de Parkinson

D’après une récente étude lituanienne, le premier symptôme de la maladie de Parkinson pourrait résider dans la voix.

La maladie de Parkinson est une maladie dégénérative du cerveau associée à des symptômes moteurs (mouvements lents, tremblements, rigidité et déséquilibre) et à d’autres complications, notamment des troubles cognitifs, de la santé mentale, du sommeil ainsi que des douleurs et des troubles sensoriels. Les déficiences motrices, telles que les dyskinésies (mouvements involontaires) et les dystonies (contractions musculaires involontaires douloureuses) contribuent à des troubles du langage, de la mobilité et entraînent des restrictions dans de nombreux domaines de la vie. La progression de ces symptômes entraîne des taux élevés d’invalidité et de besoins en matière de soins. De nombreuses personnes atteintes de la maladie développent également une démence au cours de leur maladie.

À l’échelle mondiale, plus de 8,5 millions de personnes sont atteintes de la maladie de Parkinson en 2019, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Les estimations actuelles suggèrent qu’en 2019, la maladie de Parkinson avait entraîné une charge de 5,8 millions d’années de vie ajustées sur l’incapacité, soit une augmentation de 81 % depuis 2000, et avait causé 329 000 décès, soit une augmentation de plus de 100 % depuis 2000.

Cette affection chronique se définit par « la présence de symptômes moteurs (tremblement de repos, lenteur et difficulté de mouvement ou bradykinésie, rigidité musculaire, troubles de l’équilibre) associés à des symptômes non-moteurs variables (constipation, fatigue, dépression et anxiété, troubles du sommeil, troubles de l’odorat, troubles cognitifs) », détaille « Santé publique France ».

Les principaux symptômes de la maladie de Parkinson sont les tremblements, les mouvements lents et la raideur musculaire. Une étude lituanienne a examiné les premiers signes pouvant indiquer la présence de la maladie. À l’aide de données vocales, le chercheur lituanien de l’Université de technologie de Kaunas (KTU), Rytis Maskeliūnas et ses collègues de l’Université lituanienne des sciences de la santé (LSMU), auraient trouvé un premier élément de réponse. Ils disent que les troubles de la parole pourraient être le premier signe de la maladie de Parkinson.

« Les changements dans la parole se produisent souvent même plus tôt que les troubles de la fonction motrice, c’est pourquoi la fonction altérée de la parole pourrait être le premier signe de la maladie », souligne Maskeliūnas, chercheur au département d’ingénierie multimédia de KTU, dans un communiqué de l’Université. Comme le confirme le professeur Virgilijus Ulozas, les patients atteints par la maladie pourraient parler d’une manière plus calme, plus monotone, moins expressive, plus lente, et plus fragmentée. « Au fur et à mesure que la maladie progresse, l’enrouement, le bégaiement, la prononciation difficile des mots et la perte de pauses entre les mots peuvent devenir plus apparents », détaillent les scientifiques.

Grâce à cette découverte, l’équipe lituanienne a mis au point un algorithme pour faciliter le diagnostic précoce de la maladie de Parkinson. « Jusqu’à présent, notre approche est capable de distinguer la maladie de Parkinson des personnes en bonne santé à l’aide d’un échantillon de parole. Cet algorithme est également plus précis que celui proposé précédemment », assure Kipras Pribuišis, chargé de cours au département Oreille, Nez et Gorge de la Faculté de médecine du LSMU.

De manière claire, les chercheurs expliquent qu’un microphone a été utilisé pour enregistrer le discours de patients sains et d’autres atteints de la maladie de Parkinson. Un algorithme d’intelligence artificielle a « appris » à effectuer un traitement du signal en évaluant ces enregistrements, précise le communiqué.

Parmi les facteurs de risque de la maladie de Parkinson figure notamment un âge avancé, toutefois les personnes plus jeunes peuvent également être touchées. Les hommes sont plus touchés que les femmes. Un certain nombre d’études ont montré que des facteurs environnementaux, y compris les pesticides, la pollution de l’air et les solvants industriels pourraient augmenter le risque de développer la maladie.

La cause de la maladie de Parkinson est inconnue, cependant elle résulterait d’une interaction complexe entre des facteurs génétiques et l’exposition à des facteurs environnementaux tels que les pesticides, les solvants et la pollution de l’air tout au long de la vie.

La maladie de Parkinson est incurable, cependant il existe des médicaments, des traitements chirurgicaux et d’autres thérapies permettant de traiter les symptômes. La lévodopa/carbidopa reste le médicament le plus courant et le plus efficace et figure sur la liste modèle OMS des médicaments essentiels. D’autres médicaments, tels que les anticholinergiques, ou des thérapies comme que la stimulation cérébrale profonde peuvent également traiter les symptômes de la maladie de Parkinson, en particulier les tremblements, et réduire la consommation de médicaments. Cependant, de nombreux médicaments et ressources chirurgicales ne sont pas accessibles, disponibles ou abordables dans le monde entier.

Charlotte Rio-Calanda

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