La Corée du Nord a tiré, ce mardi 14 mars, deux missiles balistiques de courte portée « qui ont volé sur une distance d’environ 620 kilomètres », a annoncé Séoul au lendemain du coup d’envoi des plus importantes manœuvres conjointes avec les États-Unis d’Amérique depuis cinq ans. (avec AFP).
« Nos militaires ont détecté deux missiles balistiques de courte portée tirés en direction de la mer de l’Est depuis la zone de Jangyon, dans la province de Hwanghae du Sud, entre 07h41 (22h41 TU) et 07h51 », a déclaré l’état-major interarmées sud-coréen dans un communiqué, en référence à l’étendue d’eau également connue sous le nom de mer du Japon. « Nos forces armées ont renforcé leur surveillance et leur vigilance en prévision d’autres lancements, tout en se tenant prêtes à intervenir dans le cadre d’une coopération étroite entre la Corée du Sud et les États-Unis », a encore ajouté ce texte.
« Freedom Shield »
Dimanche 12 mars, Pyongyang avait procédé au lancement de deux missiles de croisière depuis un sous-marin, à la veille du début des exercices conjoints entre Séoul et Washington baptisés « Freedom Shield », qui doivent durer au moins dix jours et se focalisent sur « l’évolution de l’environnement de sécurité » due à l’agressivité redoublée de la Corée du Nord, ont déclaré les alliés. Pyongyang a affirmé que ce lancement visait à vérifier ses « moyens de dissuasion nucléaire dans différents espaces », tout en critiquant les exercices entre les deux alliés.
Les manœuvres « Freedom Shield », destinées, selon les deux alliés, à lutter contre les menaces croissantes de Pyongyang, suscitent l’ire de la Corée du Nord. Elle les considère comme des répétitions générales à une invasion de son territoire et promet régulièrement, en réponse, une action « écrasante ». L’armée sud-coréenne a indiqué que ces exercices impliqueraient « des procédures de temps de guerre pour repousser de potentielles attaques nord-coréennes et mener une campagne de stabilisation dans le Nord ».
En 2022, Pyongyang a qualifié d’« irréversible » son statut de puissance nucléaire et a conduit un nombre record d’essais balistiques en violation de résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. La semaine dernière, le dirigeant Kim Jong-un avait ordonné à son armée d’intensifier ses manœuvres militaires en vue d’une « guerre réelle ».
« Ne pas paraître faible »
Mais, si Pyongyang justifie de manière systématique ses essais de missiles en pointant du doigt les exercices militaires du Sud, c’est aussi pour servir un objectif national, avance Leif-Eric Easley, professeur à l’université Ewha de Séoul : « Il s’agit en grande partie, pour le régime de Kim, de ne pas paraître faible alors qu’il est en proie à des difficultés économiques dans son pays et que la Corée du Sud parvient à renforcer sa puissance de feu conventionnelle et ses partenariats en matière de sécurité », a-t-il affirmé à l’AFP. « En conséquence, estime-t-il, on peut s’attendre à de nouvelles démonstrations de force de la part de Pyongyang. »
Washington a réaffirmé à plusieurs reprises son engagement « sans faille » à défendre la Corée du Sud en utilisant « toute la gamme de ses capacités militaires, y compris nucléaires ». Pour sa part, la Corée du Sud souhaite apaiser une opinion publique nationale qui semble s’inquiéter de l’engagement des États-Unis d’Amérique en faveur de la dissuasion dite « élargie », qui veut que les moyens militaires de Washington, y compris les armes nucléaires, servent à prévenir les attaques contre ses alliés.
Ainsi, Washington et Séoul ont procédé, la semaine dernière, à des exercices aériens conjoints avec un bombardier lourd américain B-52 Stratofortress à capacité nucléaire. Les analystes ont précédemment déclaré que la Corée du Nord utiliserait probablement ces manœuvres comme prétexte pour procéder à de nouveaux tirs de missiles, voire à un essai nucléaire. « Il faut s’attendre à d’autres tirs de missiles, avec des variations de style et de portée, voire à un essai nucléaire. D’autres actes d’intimidation de la part de la Corée du Nord ne devraient pas nous surprendre », a estimé Chun In-bum, un général de l’armée sud-coréenne à la retraite.
Dans toute cette affaire de plus en plus inquiétante pour le monde entier, il n’en reste pas moins que, initialement, ce sont bien les Etats-Unis d’Amérique qui, dans le cadre de leur mauvaise manie à chercher étendre leur hégémonie mondiale, en prétextant la démocratie mais ne cherchant, en réalité, qu’à étendre ses marchés, est bien le pays qui a, le premier, menacé de vitrifier la Corée du Nord (la vitrification » consiste en la destruction complète par tapis de bombes, y compris atomiques – ndlr), dans les années 1950, raison pour laquelle la Corée du Nord décida d’entamer un programme d’obtention de l’arme atomique, à but de dissuasion envers les Etats-Unis d’Amérique, ceux-ci n’ayant pas hésité à lâcher deux bombes atomiques sur le Japon, dans un intervalle de trois jours, et utilisèrent, très souvent, des armes de destructions massives pour s’imposer en Asie par la suite.
Joseph Kouamé & Christian Estevez