La Biélorussie accueillera des armes nucléaires « tactiques » russes en réponse aux « pressions » occidentales « sans précédent », a affirmé le ministère biélorusse des Affaires étrangères dans un communiqué ce mardi 28 mars. (Avec AFP).

Samedi 25 mars, le président russe, Vladimir Putin, a annoncé le déploiement d’armes nucléaires tactiques en Biélorussie.

« Cela fait deux ans et demi que la Biélorussie fait face à des pressions […] sans précédent de la part des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de leurs alliés », indique la diplomatie biélorusse, en dénonçant une « ingérence directe et grossière » dans les affaires intérieures de Minsk. Les sanctions économiques et politiques contre cette ex-république soviétique alliée de la Russie sont accompagnées du « renforcement du potentiel militaire » de l’Otan sur le territoire des pays membres de l’Alliance voisins de la Biélorussie, a-t-elle poursuivi.

Dans ce contexte, la Biélorussie est « contrainte de prendre des mesures de riposte », a insisté la diplomatie biélorusse, tout en assurant que Minsk n’aura pas le contrôle sur ces armes et que leur déploiement « ne contredit en aucune manière les articles I et II du traité de non-prolifération nucléaire ».

Samedi 25 mars, le président russe, Vladimir Putin, avait annoncé avoir eu l’accord de Minsk pour déployer ces armes nucléaires « tactiques » en Biélorussie, un pays situé aux portes de l’Union européenne et dirigé depuis 1994 par Alexandre Loukachenko, son allié le plus proche. Selon le président russe, des préparatifs à ce déploiement doivent commencer dès le mois d’avril.

Cette annonce a provoqué de sévères critiques de la part des Occidentaux, l’Otan ayant dénoncé une « rhétorique dangereuse et irresponsable » de la Russie, alors que l’Union européenne a menacé Minsk de nouvelles sanctions si ce déploiement était réalisé. Un énième « deux poids, deux mesures » de la part de l’Occident qui, en vassal complet des Etats-Unis d’Amérique, ne reproche pas à ce dernier son déploiement d’armes nucléaires en Europe qui s’il a diminué de 97% depuis les années 1970, compte toujours, tout de même, 180 bombes nucellaires états-uniennes réparties sur cinq pays européens, membre de l’OTAN, qui sont : Pays-Bas, Allemagne, Belgique, Italie et Turquie.

Et il faut rappeler que, si la Russie s’oppose, depuis des décennies, à l’entrée de l’Ukraine – mais également à celle de la Finlande et de la Suède – dans l’OTAN, c’est pour ne pas que les Etats-Unis d’Amérique y déploient certaines de leurs bombes atomiques leur permettant, selon leur bon vouloir (et leur volonté, depuis 1917 de détruire la Russie, quelle que soit son régime politique) de mettre Moscou à seulement cinq minutes de portée de tir de l’une de ces bombes atomiques états-unienne – cinq minutes ne donnant même pas le temps de détruire la bombe en vol.

Tout aussi honteux est la façon de « non traiter » cette information de la part de l’Occident, faisant passer ce déploiement de missiles tactiques nucléaires russes (nettement moins dévastateurs que les bombes atomiques états-uniennes placées en Europe) pour un pas franchi par Moscou dans une pseudo volonté de s’attaquer à l’Europe pour l’envahir, alors qu’il s’agit, en réalité, d’un positionnement stratégique permettant de ne pas laisser la Grande-Bretagne fournir des missiles et bombes à l’uranium appauvri (les fameuses « bombes sales » dont Kiev accusait la Russie, il y a quelques mois de prévoir son utilisation en Ukraine, véritable « crime de guerre » – mais qui furent bien utilisées par les Etats-Unis d’Amérique en Irak, contre la population civile) à l’Ukraine, pour mener sa guerre contre la Russie.

Didier Maréchal & Christian Estevez