Les étudiants séjournant au dortoir CROUS en Ile-de-France devront libérer leur chambre entre juillet et août 2024. Jusqu’à 3 000 logements peuvent être concernés par cette exigence.
Une nouvelle polémique vient entacher l’organisation des Jeux olympiques 2024 de Paris : le CROUS d’Île-de-France (Centre Régional des Œuvres Universitaires et Scolaires) a informé les étudiants vivant dans ses résidences qu’ils devraient libérer leurs chambres pendant l’été 2024.
Sur son compte Twitter, le Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous) a justifié mettre à disposition des organisateurs certains de ses logements pour les mois de juillet et août 2024, soit les périodes des Jeux olympiques (du 26 juillet au 11 août) et paralympiques (du 28 août au 8 septembre). « Les #JO2024 constituent un évènement exceptionnel pour notre pays. Les Crous, comme l’ensemble des acteurs publics, seront au rendez-vous pour assurer leur réussite. »
Selon l’organisme, 30 % des logements seraient vides pendant les deux mois d’été, soit environ 18 000 places. Le ministère des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, cité par le journal « Le Monde », estime à 3 000 le nombre de logements concernés par ces mesures de réquisition.
Une initiative qui n’est pas du fait de la structure puisqu’elle a, selon sa communication, été « sollicitée par l’Etat pour mobiliser une part limitée de ses logements ». Face à la difficulté à loger l’ensemble des délégations, organisateurs, partenaires, etc. L’Etat semble avoir trouvé une nouvelle solution de secours.
Face au tollé provoqué par cette annonce et la publication par plusieurs comptes du courriel informant les étudiants concernés, le Crous s’est expliqué en rappelant que « moins de 7 % des logements sont concernés » : « À titre indicatif, près de 30 % des logements sont inoccupés à cette période. »
Le Crous rassure les étudiants délogés en assurant que « les étudiants souhaitant rester en Ile-de-France durant la période pourront être relogés », et que ceux qui laisseront leur logement à quelque sportif olympique pourront le retrouver à la rentrée et seront évidemment exemptés de loyer pendant la période estivale.
Malgré ce discours rassurant, plusieurs associations et syndicats étudiants s’inquiètent de cette décision. L’Unef a ainsi dénoncé la démarche et réclamé que seuls les logements libérés volontairement soient mis à disposition du Comité olympique.
Le syndicat étudiant demande également que l’État prenne en charge la location de ces chambres, de manière que le Crous, endetté depuis des années, continue de percevoir un loyer pendant la période de réquisition « afin de ne pas creuser davantage le déficit de ces services publics ».
Joseph Kouamé