Le déploiement d’un bataillon burundais au sein de la Force régionale de l’EAC, pour aider à restaurer la paix dans l’Est de la RD Congo a suscité la controverse. En plus de cette force régionale critiquée pour son manque d’action contre le M23, le Burundi aurait également envoyé d’autres soldats dans le cadre d’un accord secret de coopération militaire signé à Kinshasa en août dernier, ce qui alimente désormais la polémique sur les réseaux sociaux, selon des sources militaires burundaises et la société civile. (Avec RFI)
Ce sont trois bataillons auxquels vient de s’ajouter un quatrième depuis samedi dernier, qui ont été déployés secrètement dans le Nord-Kivu dans le cadre d’un accord militaire, selon des sources militaires et la société civile.
Leur mission ? Prêter main-forte aux FARDC dans leur guerre contre les rebelles du M23. Et pour passer inaperçu, ces soldats burundais membres du TAFOC, Task Force ou la « Force d’intervention » burundaise en français, portent l’uniforme de l’armée congolaise et sont installés dans plusieurs de ses camps.
Ils avaient réussi, depuis deux mois, à mener leurs opérations dans la plus grande discrétion, mais les affrontements qui se sont déroulés dans le territoire du Masisi le 5 novembre dernier ont tourné au fiasco pour eux, selon les mêmes sources. Le M23 a exhibé, il y a quelques jours, trois soldats burundais faits prisonniers lors de ces combats et qui ont été reconnus par des membres de leurs familles.
Depuis, l’organisation burundaise Focode a identifié formellement et publié les photos d’une quinzaine de soldats tués et d’une autre quinzaine capturés lors de ces combats. Son président, Pacifique Nininahazwe, qui vit en exil, a exigé publiquement des explications au chef de l’État burundais, Evariste Ndayishimiye. « C’est une contradiction qui nous étonne et nous demandons au président de clarifier cette situation, parce que cela déshonore le Burundi et cela déshonore aussi la communauté Est-africaine. »
L’affaire fait grand bruit sur les réseaux sociaux, mais jusqu’ici, ni le gouvernement ni l’armée n’ont accepté de s’exprimer sur ce déploiement secret de soldats burundais en République Démocratique du Congo.
Joseph Kouamé