Le Royaume-Uni se trouve dans l’impossibilité d’envoyer un porte-avions en mer Rouge en raison d’une pénurie de personnel

La « Royal Navy » est confrontée à un problème majeur alors que le manque de marins sur l’un des navires de ravitaillement du HMS Queen Elizabeth rend impossible son déploiement en mer Rouge.

Depuis plusieurs années, la « Royal Navy » est confrontée à des difficultés de recrutement, régulièrement soulignées par les médias britanniques. Cependant, le conflit entre Israël et le Hamas offre l’opportunité de constater les répercussions de ce problème en cas de confrontation.

Effectivement, le déploiement de l’un des deux porte-avions britanniques en mer Rouge pour contrer les attaques des Houthis est entravé en raison du déficit en personnel sur un navire de soutien, le RFA Fort Victoria.

Le Royaume-Uni est engagé au sein de la coalition opérant en mer Rouge, chargée de prévenir les attaques des rebelles Houthis du Yémen contre les navires traversant le détroit de Bab-el-Mandeb. Les Houthis cherchent à perturber le commerce mondial et à s’opposer aux alliés d’Israël, avec lequel ils sont en conflit déclaré.

Le Royaume-Uni et les États-Unis d’Amérique ont mené des frappes aériennes contre les Houthis le 11 janvier, alors que plusieurs pays ont déployé leur marine de guerre dans la région. Le Royaume-Uni est en possession de deux porte-avions de la classe « Queen Elizabeth », entrés en service à la fin des années 2010 et qui pourraient assister les opérations au large du Yémen.

Un équipage réduit qui empêche le ravitaillement

Le HMS Queen Elizabeth devrait cependant ne pas pouvoir être envoyé en Mer Rouge en compagnie de son groupe aéronaval, chargé d’opérer avec le porte-avions et de le protéger, selon le média britannique « The Telegraph ».

Car le « RFA Fort Victoria », chargé de ravitailler ce groupe aéronaval en munitions, nourriture, et autres équipements, manque d’hommes. Alors qu’il est censé fonctionner avec 100 marins, il n’accueillerait actuellement qu’un équipage réduit. Sans celui-ci, la capacité du groupe aéronaval à opérer en Mer Rouge s’en trouve fortement compliquée.

Selon des sources de la défense britannique interrogées par le « Telegraph », d’autres solutions sont envisagées en cas de déploiement, comme passer par d’autres États pour ravitailler le groupe aéronaval, ou entraîner des marins de la flotte marchande pour les transférer ensuite sur le RFA Fort Victoria.

La Royal Navy peine à recruter

Ce problème généralisé touche toute la marine britannique : en 2023, l’amiral Ben Key, qui dirige la marine britannique, a reconnu auprès de « The House » que la Royal Navy « n’est pas inondée de personnel ».

Une situation due en partie au manque d’attractivité de certains métiers, comme les équipages de sous-marins passant de long mois loin de leur famille, ce qui représente un défi de taille pour la dissuasion nucléaire britannique reposant sur ses sous-marins de classe « Vanguard ».

Plus récemment, le 4 janvier 2024, le « Telegraph » a révélé que le manque de main-d’œuvre a poussé la Royal Navy à décommissionner deux navires afin d’avoir assez de marins pour remplir ses nouvelles frégates type 26.

Les navires HMS Westminster, en cours de remise à neuf, et HMS Argyll doivent ainsi quitter le service cette année, les marins étant transférés sur des navires comme le HMS Glasgow, qui devrait être opérationnel d’ici 2028.

Didier Maréchal

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