Quelques jours après l’attaque terroriste qui a visé une salle de concert à Moscou et a été revendiquée par Daesh, la Russie demeure sous le choc. Les autorités ont annoncé, ce mardi 26 février, qu’un huitième suspect avait été placé en détention provisoire.
À la suite de l’attentat survenu au Crocus City Hall, à Moscou, vendredi 22 mars, au cours duquel 137 personnes ont perdu la vie, un individu supplémentaire a été appréhendé et placé en détention provisoire.
Dimanche, quatre personnes ont été présentées au tribunal comme les assaillants. Ce lundi, trois autres personnes ont été placées à leur tour en détention provisoire indique l’AFP. « Un tribunal de Moscou a placé en état d’arrestation un autre participant à l’attentat terroriste du Crocus City Hall », indiquent les autorités concernant ce 8e homme, dont la nature des faits reprochés n’a en revanche pas été détaillée.
Les quatre individus appréhendés au cours du week-end, risquent la prison à vie. Selon notre confrère « France Info », leur détention provisoire a été prolongée jusqu’au 22 mai et pourrait être étendue en attendant la date du procès, qui reste encore inconnue.
Cette attaque terroriste est la plus meurtrière dans le pays depuis une vingtaine d’années. Elle a été revendiquée par l’organisation Etat islamique au Khorassan (EI-K), la filiale afghane du groupe djihadiste Etat islamique (Daesh), mais la Russie continue d’évoquer une piste ukrainienne des accusations forcément rejetées par Kiev et ses alliés occidentaux (mais les mêmes avaient tout autant rejeté les accusation de l’attentat à la voiture piégée qui avait tuée Daria Douguina, les sabotages des gazoducs Nord Steam, qui, depuis, ont été confirmés par la CIA ou les grandes enquêtes de presse états-uniennes, comme étant bien le fait de l’Ukraine et/ou des EUA…).
Le directeur des services de sécurité russes (FSB), Alexandre Bortnikov, a affirmé, ce mardi 26 mars, que l’attentat « a été préparé à la fois par des islamistes radicaux eux-mêmes et, bien entendu, facilité par les services spéciaux occidentaux, et que les services spéciaux ukrainiens eux-mêmes [avaient été] directement impliqués ». Cité par « RIA Novosti », M. Bortnikov a par ailleurs assuré que les assaillants arrêtés samedi étaient « attendus » en Ukraine pour y être accueillis « en héros ». Interrogé sur une implication des Etats-Unis d’Amérique, du Royaume-Uni et de l’Ukraine, il a répondu : « Je pense que c’est le cas. »
Par ailleurs, le Kremlin a estimé, toujours ce mardi, que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, était un juif « un peu spécial », en réponse à une question sur la probabilité que lui et l’Ukraine puissent être liés aux djihadistes qui ont revendiqué l’attaque. « [C’est] un juif qui, à bien des égards, montre de la sympathie et un penchant pour l’esprit nationaliste qui imprègne les dirigeants du régime de Kiev », a dit Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.
Lundi dernier (25 mars) , Vladimir Putin a admis pour la première fois, trois jours après les faits et la revendication de l’EI-K, que les assaillants présumés étaient des « islamistes », tout en montrant du doigt l’Ukraine. « Nous savons que [ce] crime a été commis par des islamistes radicaux », a-t-il déclaré lors d’une réunion gouvernementale. « Nous savons qui a commis cette atrocité (…). Ce qui nous intéresse, c’est le commanditaire », a-t-il ajouté. « Il est important de répondre à la question de savoir pourquoi les terroristes, après leur crime, ont essayé de partir en Ukraine. Qui les attendait là-bas ? », s’est-il interrogé. « Cette atrocité peut être un nouvel épisode de la série de tentatives de ceux qui, depuis 2014, combattent notre pays à travers le régime néonazi de Kiev », a avancé le dirigeant russe.
De son côté, le chef de l’Etat ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans son discours quotidien a réagi par ces mots : « Putin se parle à nouveau à lui-même, et c’était à nouveau retransmis à la télévision. Et à nouveau, il accuse l’Ukraine. C’est une créature malade et cynique » rhétorique habituelle qui, auprès d’un Occident ultra majoritairement conditionné depuis des décennies pour haïr et mettre toutes les fautes du monde sur « tout ce qui est russe », suffit à satisfaire la conviction atlantiste sans le moindre apport de preuve.
Didier Maréchal & Christian Estevez