Italie : Giorgia Meloni propose une réforme pour faire élire le chef du gouvernement au suffrage universel

Proposée par la cheffe du gouvernement mais déjà sujette à contestation, la réforme constitutionnelle visant à permettre l’élection directe du chef du gouvernement est actuellement examinée en première lecture par le Sénat italien cette semaine. (Source : AFP).

La réforme constitutionnelle, proposée par la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, arrive ce mardi 21 mai devant le Sénat. Elle prévoit notamment l’élection du chef du gouvernement au suffrage universel direct, à la même date que les législatives.

La présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, a présenté une réforme constitutionnelle visant à renforcer les pouvoirs du chef du gouvernement. Ce texte, qualifié par elle-même de « mère de toutes les réformes », a été soumis au Sénat ce mardi 21 mai. Giorgia Meloni estime que son poste actuel est trop instable, faible et précaire. Par conséquent, elle propose que le président du Conseil italien – l’équivalent du Premier ministre – soit désormais élu au suffrage universel direct, en même temps que les élections législatives.

Pour l’heure, le chef de l’exécutif est nommé en fonction de la majorité au Parlement, le plaçant de fait sur un siège éjectable. Depuis l’après-deuxième guerre mondiale, l’Italie a connu 64 gouvernements, dont la durée moyenne d’exercice n’excède pas 18 mois. Giorgia Meloni entend donc, par cette réforme soumise au Conseil des ministres en novembre dernier, mettre un terme à l’instabilité gouvernementale qui, selon elle, l’empêche de mener à bien certaines réformes.

Le texte prévoit en outre une prime de majorité, garantissant 55 % des sièges du Parlement au parti ou à la coalition soutenant le président du Conseil. Si le chef de gouvernement élu venait à perdre la confiance de sa majorité, le président de la République pourrait le substituer par un autre élu, à la condition que ce dernier soit « issu de la majorité qui mettrait en œuvre le même programme gouvernemental », afin de garantir le « respect du vote populaire et la continuité du mandat électoral conféré par les électeurs ».

Le texte doit à présent être adopté à la majorité des deux tiers au Parlement. Dans le cas contraire, il sera soumis aux Italiens lors d’un référendum qui pourrait avoir lieu en 2025. Une procédure qui s’avérerait peu rassurante pour Giorgia Meloni, alors que l’un de ses prédécesseurs, Matteo Renzi , avait perdu le pouvoir en 2016 à la suite de l’échec d’un référendum sur une réforme constitutionnelle.

Didier Maréchal

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