Comme la Finlande, la Norvège va fermer sa frontière aux touristes russes, Oslo considérant le Kremlin comme la principale menace en matière de renseignement.
La Norvège a annoncé, ce jeudi 23 mai, qu’elle allait prochainement fermer sa frontière aux touristes russes, les privant ainsi du dernier accès direct à l’espace Schengen. Cette décision, qualifiée de « discriminatoire » par Moscou, a entraîné la promesse d’une « riposte ». Le pays scandinave, qui partage une frontière terrestre de 198 km avec la Russie dans l’Arctique, suit ainsi l’exemple de l’Union européenne – dont il n’est pas membre – qui avait pris une mesure similaire après l’offensive russe en Ukraine.
« La décision de durcir les règles d’entrée est conforme à l’approche norvégienne consistant à se tenir aux côtés de ses alliés et partenaires en réponse à la guerre d’agression illégale de la Russie contre l’Ukraine », a indiqué la ministre de la Justice, Emilie Enger Mehl, dans un communiqué.
La Norvège, membre de l’OTAN, a presque complètement cessé de délivrer des visas touristiques aux citoyens russes depuis le printemps 2022. Seuls les détenteurs d’un visa de longue durée émis avant cette date ou accordé par un autre pays de l’espace Schengen pouvaient franchir le poste-frontière de Storskog-Boris Gleb, le seul point de passage terrestre entre les deux pays.
Selon la police locale, 5 102 personnes munies d’un visa touristique ont traversé ce poste frontalier en provenance de Russie depuis le début de l’année. L’entrée dans le royaume scandinave leur sera désormais interdite à compter du 29 mai prochain.
« Ce sont des décisions discriminatoires », a réagi à Moscou le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. « De telles décisions ne peuvent bien évidemment pas rester sans riposte », a-t-il déclaré à la presse.
La Norvège prévoit quelques exceptions, notamment pour les citoyens russes visitant des membres de leur famille proche résidant en Norvège, ainsi que pour ceux travaillant ou étudiant dans le pays ou dans d’autres États de l’espace Schengen. Ses services de contre-espionnage estiment que la Russie représente la principale menace en matière de renseignement pour le royaume nordique. En avril 2023, Oslo avait expulsé 15 employés de l’ambassade de Russie, soupçonnés d’espionnage.
Si elle n’est pas membre de l’UE, la Norvège y est étroitement associée et a adopté la quasi-totalité des sanctions prises par Bruxelles à l’encontre de la Russie.
Didier Maréchal