Mali : un nouveau succès pour l’armée malienne près de la frontière avec l’Algérie

L’armée malienne a annoncé, ce 22 juillet, avoir pris le contrôle de la localité d’Inafarak, située à la frontière de la région de Kidal, à seulement une dizaine de kilomètres de l’Algérie. Cette avancée constitue un revers majeur pour les rebelles du CSP-DPA (Cadre stratégique pour La Défense du peuple de l’Azawad).

La victoire continue des Forces armées maliennes (FAMa) se poursuit dans le Nord du pays. Quelques mois après la reprise symbolique de Kidal, bastion historique des rebelles Touaregs, l’armée malienne a franchi une nouvelle étape stratégique. En novembre 2023, la reconquête de Kidal par les FAMa avait constitué un tournant décisif dans le conflit qui déchire le Mali depuis plus de dix ans. Cette victoire, à la fois symbolique et militaire, avait permis au gouvernement de transition de Bamako de réaffirmer son autorité sur une région longtemps considérée comme le fief de l’irrédentisme touareg. Aujourd’hui, les forces gouvernementales poursuivent leur avancée, étendant leur contrôle jusqu’aux confins du territoire national.

Dans son communiqué diffusé ce lundi 22 juillet au soir, l’armée malienne décrit Inafarak comme un « carrefour commercial très important », « sujet » aux « trafics », et utilisé par la « coalition mafieuse des groupes armés, auteurs d’abus et de racket sur les populations pacifiques ». Cette expression désigne généralement les jihadistes du Jnim, affiliés à Al-Qaïda, ainsi que les rebelles du CSP-DPA (Cadre stratégique pour la défense du peuple de l’Azawad), signataires de l’accord de paix de 2015, lequel a été rompu par Bamako.

En novembre dernier, l’armée malienne, soutenue par les forces russes de Wagner désormais intégrées au « Corps africain » sous contrôle de Moscou, avait expulsé les rebelles du CSP de leur fief à Kidal. Leur arrivée, huit mois plus tard, à Inafarak, située à plus de 120 kilomètres au Nord de Tessalit et presque à la frontière algérienne, marque une démonstration de force importante et un nouveau revers pour les rebelles, dont les combattants s’étaient largement repliés vers la frontière algérienne.

D’après plusieurs sources civiles et sécuritaires locales, les Fama et Wagner ont quitté Inafarak dès lundi après-midi, avant de renvoyer, le lendemain, un important convoi de près de vingt véhicules, qui a également fait une étape à Boughessa.

« La prochaine étape, c’est Tinzaouaten », prédit un notable touareg proche des autorités de transition, citant une ville-frontière entre le Mali et l’Algérie plus à l’Est. Et de commenter : « l’armée occupe le terrain, elle n’a même plus besoin de combattre. »

Un cadre militaire rebelle relativise ce mouvement de l’armée qui ne correspond pas, à ses yeux, à une véritable prise de contrôle : « Nous n’avions qu’un poste de contrôle à Inafarak. L’armée fait des patrouilles, mais nos positions, nos camps d’entraînement, sont loin des zones habitées. » Et de rappeler les multiples exactions de l’armée et Wagner dans la région de Kidal contre les populations civiles, comme à Ersane, Takalote ou encore Abeibara, où une soixantaine de corps ont été découverts au début du mois.

Joseph Kouamé

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