Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a suggéré, ce dimanche 28 juillet, que la Turquie pourrait intervenir en Israël de la même manière qu’elle l’a fait en Libye et au Haut-Karabakh, sans préciser le type d’intervention envisagée.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré, ce dimanche 28 juillet, que la Turquie pourrait intervenir en Israël, comme elle l’a fait par le passé en Libye et au Haut-Karabakh, sans toutefois préciser la nature de cette éventuelle opération. Lors d’un discours vantant l’industrie de défense turque, Erdogan, critique virulent de l’offensive israélienne à Gaza, a abordé le sujet du conflit israélo-palestinien.
« Nous devons être très forts pour qu’Israël ne puisse pas faire ces choses ridicules à la Palestine. Tout comme nous sommes entrés au Karabakh, tout comme nous sommes entrés en Libye, nous pourrions faire la même chose », a déclaré Erdogan lors d’une réunion de son parti au pouvoir, l’AKP, dans sa ville natale de Rize. Son discours était retransmis à la télévision. « Il n’y a aucune raison pour que nous ne puissions pas le faire… Nous devons être forts pour pouvoir prendre ces mesures », a-t-il ajouté. Les représentants de l’AKP n’ont pas répondu aux appels demandant plus de détails sur ces déclarations.
Depuis le début de la guerre à Gaza, les relations entre Israël et la Turquie se sont considérablement détériorées. Erdogan a qualifié le mouvement terroriste Hamas islamiste de « mouvement de libération » et a comparé le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou à Adolf Hitler. En mai dernier, lors d’un discours au parlement turc, le président avait averti son parti que « Israël ne se contenterait pas de Gaza ».
« Si on ne l’arrête pas… cet État voyou et terroriste jettera tôt ou tard son dévolu sur l’Anatolie », avait-il déclaré à l’époque, en promettant que la Turquie « continuerait à soutenir le Hamas, qui se bat pour l’indépendance de son propre pays ».
En 2020, alors que la Libye était en pleine guerre civile, la Turquie avait envoyé des forces militaires pour soutenir le gouvernement d’union nationale libyen, reconnu par les Nations Unies, dans le cadre d’un mémorandum de coopération sécuritaire et militaire avec Ankara. Peu avant, les deux pays avaient signé un accord de délimitation maritime controversé, provoquant la colère de l’Union Européenne. Ankara continue de fournir du matériel et des troupes militaires tout en élargissant son influence sur les ressources énergétiques libyennes.
L’année dernière, alors que l’Arménie et l’Azerbaïdjan étaient de nouveau en conflit sur la région séparatiste du Haut-Karabakh, la Turquie a nié toute implication directe dans les opérations militaires azerbaïdjanaises, mais a indiqué qu’elle utilisait « tous les moyens », y compris la formation et la modernisation militaires, pour soutenir son allié et favoriser la reprise complète de l’enclave arménienne.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Katz, a mis en garde le président turc dimanche soir suite à ses menaces d’intervention en Israël. « Erdogan suit les traces de Saddam Hussein et menace d’attaquer Israël. Il devrait se rappeler ce qui s’est passé là-bas et comment cela s’est terminé », a déclaré Katz dans un message sur « X », avec des photos des deux hommes en vis-à-vis.
En 2003, l’invasion de l’Irak par les troupes états-uniennes a entraîné la chute du dictateur Saddam Hussein. Trois ans plus tard, il a été pendu après avoir été « jugé » pour les massacres commis contre les Kurdes et les chiites.
Joseph Kouamé