Le pouvoir namibien a prévu d’abattre 723 animaux sauvages afin de nourrir les victimes de la sécheresse. 157 animaux ont déjà été chassés, ce qui représente plus de 56 800 kg de viande, selon les chiffres communiqués par le ministère de l’Environnement. (Source : Reuters)
Pour faire face à la sécheresse, la Namibie envisage d’abattre 723 animaux sauvages, dont 83 éléphants, selon les informations rapportées par l’agence de presse britannique « Reuters ». Cet abattage se déroulera dans les parcs nationaux et les zones communales où les autorités jugent que la population animale dépasse les ressources en eau et en herbe disponibles, provoquant ainsi des conflits d’usage entre les humains et la faune, précise un communiqué du ministère consulté par « Reuters ».
Outre les éléphants, les autorités souhaiteraient abattre 30 hippopotames, 60 buffles, 50 impalas, 100 gnous bleus, 300 zèbres et 100 élans. La viande sera distribuée aux bénéficiaires du « programme national de lutte contre la sécheresse ». « Cet exercice est nécessaire et conforme à notre mandat constitutionnel, selon lequel nos ressources naturelles sont utilisées au profit des citoyens namibiens », a déclaré le ministère de l’environnement.
L’Afrique australe est confrontée, depuis le début de l’année, à une sécheresse extrêmement intense, en lien avec le phénomène météorologique « El Niño », dans un contexte d’augmentation de la température globale dû à nos émissions de gaz à effet de serre. 68 millions de personnes (soit 17 % de la population régionale) seraient durement affectées par les conséquences du manque d’eau dans la région, selon la « Communauté de développement de l’Afrique austral » (CDAA).
84 % des réserves alimentaires de la Namibie seraient déjà épuisées
Selon Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétariat général des Nations Unies, 84 % des réserves alimentaires de la Namibie seraient déjà épuisées, et près de la moitié de la population devrait connaître des niveaux élevés d’insécurité alimentaire entre juillet et septembre.
Dans un communiqué, l’ONG « Elephant Human Relations Aid », dédiée à la protection des éléphants dans la région, a déclaré être « profondément attristée » par la situation, et croire à l’existence « de solutions alternatives pour soutenir les communautés en cas de sécheresse extrême. Notre expérience nous montre que l’élimination ou l’abattage des éléphants ne permet pas de réduire efficacement le nombre de conflits », poursuit-elle.
En 2023, une étude publiée dans la revue « Nature Climate Change » alertait sur le risque d’augmentation des frictions entre les animaux sauvages et les êtres humains à cause du changement climatique et de la raréfaction des ressources qu’il entraîne.
Joseph Kouamé