Simon Fieschi, ancien webmaster du journal Charlie Hebdo, est décédé le jeudi 17 octobre, ont annoncé le parquet de Paris et son avocate samedi. Il avait été gravement blessé par balles lors de l’attentat qui a frappé la rédaction du média satirique le 7 janvier 2015, faisant 12 victimes.

Il avait été le premier membre de la rédaction du journal « Charlie Hebdo » sur lequel les frères Kouachi ont tiré le 7 janvier 2015. Bien qu’il ait survécu à l’attentat, il est resté handicapé à vie et a souvent témoigné, avec pudeur et humour, de sa vie en tant que rescapé.

« Une enquête en recherche des causes de la mort a été ouverte à la suite de la découverte du corps de Simon Fieschi le 17 octobre », a indiqué le parquet, qui a précisé qu' »aucune hypothèse » ne pouvait être privilégiée à ce stade. « Une autopsie a été ordonnée, dont les conclusions n’ont pas permis de déterminer la cause du décès. Les investigations se poursuivent », ajoute la source.

« Contrairement à ce qui a été annoncé par certains médias, il n’y a aucun élément en faveur d’un geste volontaire à ce stade des investigations et les causes de la mort sont encore actuellement ignorées », a souligné de son côté Me Nathalie Senyk, appelant « chacun à être particulièrement vigilant avant le rendu définitif de l’enquête ».

« Nous sommes dévastés par la mort de notre ami », a réagi la rédaction de « Charlie Hebdo » sur son compte « X », rendant hommage à un homme « drôle, vif, inlassable défenseur de la liberté ».

« Repose en paix, le monde est moins intelligent sans toi. Pensées à sa famille, ses amis et aux gens de Charlie Hebdo », a écrit sur son compte « X » Arthur Dénouveaux, le président de l’association des victimes de l’attentat du 13 novembre 2015.

« Quelle tristesse, sentiment d’impuissance, échec de l’aide aux victimes. Je pense à lui, à sa famille », a également réagi sur « X » Juliette Méadel, ancienne secrétaire d’État chargée de l’aide aux victimes (2016-2017).

« Pensées à Simon Fieschi, à ses proches ainsi qu’à toutes les victimes du terrorisme. Actuelles et passées », a également écrit sur le réseau social le porte-parole de la police nationale.

« Simon Fieschi luttait pour surmonter l’horreur dont il avait été l’une des victimes. Il y a des cicatrices que beaucoup ne voient plus mais qui ne se referment jamais », a réagi François Hollande, président de la République au moment de l’attentat contre « Charlie Hebdo ».

« Toute la communauté des victimes de terrorisme est en deuil », a assuré l’association des victimes française du terrorisme à BFMTV.com

Dans un second message, Arthur Dénouveaux exprime sa tristesse face aux “deux suicides de victimes des attentats de 2015” qui se sont produits “en quelques mois”. Il illustre son message avec une photo de Simon Fieschi et une autre de Fred Dewilde, survivant de l’attentat de la salle de concert « Le Bataclan », qui s’est donné la mort en mai dernier. Il précise ensuite, dans un autre message, que, “contrairement à ce que la presse a pu rapporter, les circonstances de la mort de Simon ne sont pas encore définitivement établies.” Simon Fieschi, qui se déplaçait uniquement avec une béquille, avait témoigné en septembre dernier lors du procès du jihadiste Peter Cherif, jugé aux assises pour son rôle auprès de Chérif Kouachi, l’un des assaillants de « Charlie Hebdo ».

Il avait témoigné de l’attentat du 7-Janvier déjà en 2020, lui qui avait été le premier à être touché par les balles. « Cette balle ne m’a pas raté, mais elle ne m’a pas eu », avait-il affirmé, évoquant à la fois les séquelles physiques et psychologiques de l’attentat. « Je peux dire que je suis dans le post-trauma, et que j’y resterai toute ma vie », soutenait-il.

Joseph Kouamé