La sénatrice aborigène, Lidia Thorpe, a écopé d’une sanction symbolique ce lundi 18 novembre pour avoir critiqué avec véhémence le roi de Grande-Bretagne, Charles III, au sujet de la colonisation, lors de sa visite au Parlement australien, fin octobre dernier.

Au cours d’une diatribe d’une minute, la sénatrice australienne Lidia Thorpe avait clamé: « Vous n’êtes pas mon roi », dénonçant ce qu’elle a qualifié de « génocide » des aborigènes à l’époque de la colonisation européenne de l’Australie.

Les sénateurs ont voté à 46 voix contre 12 en faveur d’une motion de censure contre Lidia Thorpe, jugeant son comportement « infamant », « perturbateur et irrespectueux ». La censure est une sanction uniquement symbolique visant à exprimer le mécontentement des élus concernant les actes de l’un des leurs.

Au cours de sa tournée de six jours en Océanie, dont il est le souverain de nombre d’Etats qui, faisant partie du Commonwealth, restent des « colonies extérieures » de la Grande-Bretagne , le roi Charles a fait une escale au Parlement australien pour prononcer un discours. À la fin de celui-ci, Lidia Thorpe a crié : “Rendez-nous nos terres, rendez-nous ce que vous nous avez volé !” Elle a ensuite tourné le dos au roi et aux autres dignitaires alors qu’ils se levaient pour l’hymne national.

L’Australie a été totalement une colonie britannique pendant plus d’un siècle, une période marquée par la mort de milliers d’Australiens aborigènes et le déplacement de communautés entières. Bien qu’elle ait acquis une indépendance de fait en 1901, elle n’est jamais devenue une république. En 1999, lors d’un référendum, les Australiens ont rejeté, de justesse, la fin de la reconnaissance de la reine Elizabeth II, au moment où un débat était en cours sur la méthode de désignation de son successeur.

Sur la chaîne « ABC », Lidia Thorpe a exprimé sa déception face à la sanction reçue, précisant qu’elle “referait” la même chose si le roi revenait. « Je résisterai à la colonisation dans ce pays. Je prête allégeance aux véritables souverains de ces terres: les Peuples premiers sont les véritables souverains », a-t-elle déclaré, faisant référence aux premiers habitants de l’Australie.

Joseph Kouamé