Le Premier ministre britannique affirme son intention de bâtir une relation « durable » avec la Chine et aurait abordé avec Xi Jinping la question des sanctions imposées par Pékin à l’encontre de parlementaires britanniques critiques du régime chinois. (Source: AFP)
Le premier ministre britannique, Keir Starmer, a assuré, ce lundi 18 novembre, vouloir construire une relation «durable» avec la Chine, mais a prévenu que le Royaume-Uni demeure «engagé en faveur de l’État de droit», au début d’un entretien avec le président chinois Xi Jinping en marge du G20, à Rio de Janeiro. «Une relation sino-britannique forte est importante pour nos deux pays», a affirmé Keir Starmer, selon des propos rapportés par des journalistes, au moment où un réchauffement se dessine entre les deux pays après des années de tensions, notamment sur la répression politique à Hong Kong.
De son côté, le président chinois a souligné que la Chine et le Royaume-Uni «jouissent d’un vaste espace pour la coopération», selon des propos rapportés par la télévision d’État chinoise CCTV. Il s’agit de la première rencontre bilatérale entre les dirigeants des deux pays depuis celle, en 2018, entre Xi Jinping et Theresa May. Depuis son arrivée au pouvoir en juillet, le nouveau gouvernement travailliste britannique a accéléré un dégel diplomatique avec Pékin, déjà entamé par le précédent gouvernement conservateur.
Keir Starmer a proposé de programmer une rencontre bilatérale avec le président chinois et le premier ministre Li Qiang «à Pékin ou Londres». Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, s’était rendu, mi-octobre dernier, en Chine où il a rencontré son homologue Wang Yi. Insistant sur le fait qu’investissements et croissance sont «importants» pour les deux pays, Keir Starmer a aussi souligné que «le Royaume-Uni sera un acteur prévisible, cohérent, souverain, engagé en faveur de l’État de droit».
Les sujets qui fâchent
Dès le début de cet échange, il a évoqué les sujets qui fâchent entre les deux puissances, comme «les droits humains et les sanctions» chinoises prises contre des parlementaires britanniques critiques de Pékin, mais aussi «Taïwan, la mer de Chine et nos intérêts partagés à Hong Kong», a énuméré le premier ministre.
«Nous sommes très inquiets par les articles faisant état de la détérioration (de la santé) de Jimmy Lai», a aussi déclaré Keir Starmer, avant que les journalistes ne soient priés de quitter la salle où la réunion s’est poursuivie. Le cas de ce magnat des médias, figure majeure du « mouvement pour la démocratie », à Hong Kong, emprisonné pour atteinte à la sécurité nationale, est un des principaux sujets de discorde entre Londres et Pékin.
Le Royaume-Uni dénonce plus largement les lois sur la sécurité nationale dans le territoire et déplore une érosion des libertés civiles. Mais la Chine perçoit ces critiques comme une ingérence dans ses affaires intérieures – ce qui l’est effectivement, aucun pays n’ayant le « droit naturel » d’imposer sa conception de la politique, particulièrement hors de ses frontières, à quelque autre pays qui soit.
Joseph Kouamé & Christian Estevez