Trois jeunes hommes, âgés de 19 à 20 ans, ont été mis en examen pour avoir fomenté un attentat en France. Arrêtés à Nîmes et Nantes, ils sont soupçonnés de préparer des explosifs et de viser notamment la mairie de Poitiers.
Trois jeunes radicalisés, âgés de 19 à 20 ans, ont été arrêtés et mis en examen ce samedi 7 décembre pour un projet d’attentat en France, a indiqué le Parquet national antiterroriste (Pnat). Deux d’entre eux ont été appréhendés à Nantes, tandis que le troisième a été interpellé à Nîmes. Selon les premières investigations, les suspects projetaient de fabriquer des explosifs à base de TATP et d’attaquer des cibles symboliques, dont la mairie de Poitiers.
Profil des suspects : étudiants et radicalisation en ligne
Les trois suspects présentent des profils variés mais inquiétants. L’un est étudiant en chimie, un autre en informatique. L’un d’eux, d’origine mahoraise, avait déjà manifesté des velléités de départ en Syrie. Enfin, un des mis en cause serait le fils d’un imam aumônier en prison. Ces jeunes, radicalisés via des thèses djihadistes, échangeaient sur des messageries cryptées et auraient réalisé des essais de fabrication d’explosifs dans la chambre de l’un d’eux.
Des produits chimiques sur des cibles symboliques
Selon des sources proches du dossier, les suspects avaient commandé des substances chimiques, notamment de l’acide, pour fabriquer un explosif, le TATP. Parmi les cibles envisagées figurait la mairie de Poitiers, choisie pour sa portée symbolique liée à la bataille de 732 qui vit la défaite de l’armée arabe qui, à partir de là, non seulement, cessa de progresser dans la conquête du territoire français, mais fut le début de sa défaite finale. Le siège de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) aurait également été évoqué, bien qu’aucune cible précise ne semble établie.
Une menace terroriste persistante
Ces arrestations suivent d’autres projets d’attentats qui ont été déjoués ces derniers mois en France. En octobre et novembre, un mineur français d’origine tchétchène et un Afghan proche de l’idéologie de l’État islamique (Daesh/ISIS) avaient été arrêtés pour des projets similaires.
Le procureur du Pnat, Olivier Christen, a récemment rappelé que 80 % des procédures traitées par son institution concernent la menace djihadiste, un phénomène en recrudescence. Cette hausse est attribuée au contexte géopolitique instable et à la « reconfiguration du groupe État islamique, en particulier en Afghanistan ».
Une enquête en cours
Les trois jeunes hommes, désormais écroués, sont poursuivis pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle », fabrication d’engins explosifs et transport de substances dangereuses. L’enquête, initialement ouverte le 20 novembre, est désormais confiée à des magistrats instructeurs.
Clara Höser