En Iran, Parastoo Ahmadi s’impose comme une nouvelle icône de la résistance. Cette chanteuse de 27 ans a décidé de se filmer en plein concert, chantant sans hijab, vêtue d’une robe noire et arborant un pendentif représentant la carte de l’Iran.

La vidéo de la performance de la jeune femme, retransmise en direct sur YouTube depuis un lieu tenu secret, a déjà été visionnée plus d’un million de fois. Un acte de défiance envers les autorités. L’artiste a été interpellée ce samedi 14 décembre, avant d’être libérée peu après.

Épaules dénudées, cheveux libres : la chanteuse iranienne Parastoo Ahmadi défie ouvertement le régime islamiste de son pays en se produisant sans voile, un acte qui pourrait lui valoir la peine de mort. Depuis la révolution islamique de 1979, le port du hijab est obligatoire pour les femmes, mais Parastoo a choisi de briser cet interdit lors d’un concert de trente minutes, diffusé en direct sur sa chaîne YouTube. Sans public, mais chargé de symbolisme, cet événement résonne comme un acte révolutionnaire.

Un symbole de résistance

Âgée de 27 ans, Parastoo Ahmadi a été arrêtée avec ses musiciens immédiatement après sa performance. Bien qu’ils aient depuis été libérés, ils restent sous le coup de poursuites judiciaires. La chanteuse est accusée d’avoir enfreint deux lois : chanter seule en public et ne pas porter le hijab.

Sur les réseaux sociaux, les soutiens se multiplient. Le dièse #ParastooAhmadi est devenu viral, tandis que la dissidente en exil Masih Alinejad a salué son courage. Son concert est désormais vu comme un nouvel acte de résistance contre le régime, renforçant le mouvement de soulèvement “Femme, Vie, Liberté”, dont Parastoo est devenue une nouvelle héroïne.

La République islamique, elle, a réagi le 12 décembre au matin en annonçant l’ouverture de poursuites judiciaires contre « les personnes impliquées » dans ce spectacle organisé « sans autorisation », au cours duquel « les lois religieuses n’ont pas été respectées ».

La date exacte de cette prestation, réalisée sans public, reste inconnue.

La veille de la diffusion de son mini-concert sur YouTube, Parastoo Ahmadi avait annoncé l’événement sur son compte Instagram, suivi par 520 000 abonnés, en partageant une vidéo des préparatifs. À la fin de son concert, elle adresse ses remerciements à ses musiciens avant de conclure, comme un adieu : « C’était ma vie, j’espère que tu l’as appréciée.»

Didier Maréchal