Adrien Guihal,un des plus hauts dignitaires français de l’État islamique, ayant revendiqué l’attentat de Nice, exige son rapatriement

Adrien Guihal, alias Abou Oussama al-Faransi, l’une des figures françaises les plus influentes de l’État islamique (EI/Daesh) et revendicateur des attentats de Nice et de Magnanville, en 2016. a saisi la cour administrative d’appel de Paris pour exiger son rapatriement.

Adrien Guihal, figure française parmi les plus influentes de Daesh, réclame son rapatriement en France, cet homme de 40 ans, capturé en 2018 à Raqqa et actuellement détenu dans le nord de la Syrie par les forces kurdes, était la voix du groupe terroriste lors des revendications des attentats de Nice et de Magnanville en 2016.

Une figure du djihadisme français toujours influente

Guihal, originaire de Seine-Saint-Denis et converti à l’islam en 2002, est connu des autorités françaises depuis des années. En 2008, il avait déjà été arrêté pour un projet d’attentat contre les renseignements généraux à Paris. Après sa libération en 2012, il a dirigé un garage automobile en région parisienne, un lieu fréquenté par plusieurs djihadistes. En 2015, il rejoint la Syrie pour intégrer l’État islamique, où il devient l’un de ses principaux propagandistes. Il est notamment la voix qui a revendiqué l’attentat du 14 juillet 2016 à Nice (86 morts) et l’assassinat d’un couple de policiers à Magnanville (Yvelines) en juin de la même année.

Une bataille judiciaire pour un rapatriement en France

Depuis sa capture en mai 2018, sa mère tente d’obtenir son rapatriement, invoquant les conditions de détention difficiles dans les prisons kurdes du nord de la Syrie. Après un premier refus du Quai d’Orsay en 2022 et une décision du tribunal administratif se déclarant incompétent en 2023, son avocat, Me Étienne Mangeot, espère désormais que la cour administrative d’appel de Paris contraindra l’État français à examiner de nouveau la demande.

La question centrale est de savoir si la France peut être obligée de rapatrier ses ressortissants partis combattre pour l’EI afin qu’ils soient jugés sur son territoire. Selon Me Mangeot, 66 Français sont encore détenus en Syrie dans des conditions précaires, ce qui représenterait un « risque pour la France ». Il craint notamment que certains de ces détenus ne finissent par être libérés et rejoignent à nouveau des groupes terroristes.

Une politique française restrictive sur le rapatriement des djihadistes

Depuis la chute du « califat » de l’EI en 2019, la France a adopté une politique prudente, refusant de rapatrier les combattants masculins et limitant ses opérations aux femmes et aux enfants. Entre 2022 et 2023, Paris a ainsi organisé le retour de 166 enfants et 57 femmes, mais a stoppé les rapatriements en dépit des critiques d’organisations internationales, notamment de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).

Me Mangeot insiste sur l’importance de juger ces individus en France plutôt que de les laisser dans des prisons syriennes incontrôlables. « D’un strict point de vue sécuritaire, les savoir dans des prisons françaises, judiciarisés en France, est beaucoup plus sûr pour les Français », a-t-il déclaré.

La décision de la cour administrative d’appel de Paris est attendue dans les prochaines semaines.

Didier Maréchal

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