Soudan : l’armée rejette l’appel à un cessez-le-feu durant le Ramadan

Alors que la guerre civile au Soudan dure depuis bientôt deux ans, les Émirats arabes unis (EAU) ont appelé, ce mardi, à un cessez-le-feu durant le mois de Ramadan. Cette initiative, destinée à offrir un répit humanitaire aux populations éprouvées par le conflit, a été immédiatement rejetée par l’armée soudanaise.

Un responsable émirati a déclaré : “À l’approche du mois sacré du Ramadan, un temps utile pour la miséricorde et la compassion, les Émirats arabes unis appellent toutes les parties à honorer cette période sacrée par un cessez-le-feu humanitaire.”

Cependant, une source militaire soudanaise de haut niveau a affirmé à Reuters : “Nous n’acceptons pas de cessez-le-feu pour le Ramadan tant que le siège n’est pas levé dans toutes les villes et zones assiégées.”

Un climat de méfiance entre l’armée soudanaise et les EAU

L’armée soudanaise considère les Émirats arabes unis comme un acteur hostile dans le conflit, les accusant de fournir des armes aux Forces de soutien rapide (FSR), une milice paramilitaire rivale. Ces accusations ont été jugées crédibles par des experts de l’ONU et des parlementaires américains, bien que les EAU aient toujours nié tout soutien militaire aux FSR.

Pendant ce temps, la guerre continue de ravager le pays. Plus de 12 millions de personnes ont été déplacées, et près de la moitié de la population soudanaise souffre de la faim. La FSR poursuit son assaut sur la ville d’al-Fashir, dernier bastion de l’armée dans la région du Darfour, tandis qu’elle perd du terrain face aux forces gouvernementales à Khartoum.

Une initiative humanitaire rejetée par Khartoum

En parallèle à cet appel au cessez-le-feu, les Émirats arabes unis ont annoncé leur intention d’organiser un sommet vendredi à Addis-Abeba, en collaboration avec l’Union africaine. L’objectif de cette rencontre est de mobiliser des fonds pour l’aide humanitaire au Soudan. Les EAU ont déclaré qu’ils annonceraient une aide de 200 millions de dollars.

Toutefois, cette initiative a été rejetée par le gouvernement soudanais, qui l’a qualifiée de “crime et d’agression contre une nation africaine cherchant à protéger sa terre et sa souveraineté.” Malik Agar, adjoint d’Abdel Fattah al-Burhan au Conseil souverain du Soudan, a souligné la complicité présumée des EAU dans le conflit.

Un représentant émirati a répliqué : “Malheureusement, l’armée soudanaise a cherché à déformer le rôle des Émirats arabes unis en falsifiant les faits […]. Ces allégations ne détourneront pas l’attention des Émirats arabes unis de leur objectif principal, qui est de promouvoir la stabilité.”

Un avenir incertain pour la paix au Soudan

Le refus de l’armée soudanaise de cesser les hostilités et les tensions diplomatiques persistantes rendent incertain l’avenir de toute initiative de paix dans la région. En attendant, la population civile continue de payer un lourd tribut à ce conflit interminable.

Joseph Kouamé

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