Les principales informations à connaître sur la guerre qui ravage la République Démocratique du Congo du 19 février.
N.B. : Tant de choses sont à faire connaître sur cette situation dramatique que nous avons décidé, à « La boussole – infos », de vous proposer deux articles chaque jour pour faire le point.
Félix Tshisekedi s’est rendu à Luanda ce mardi 18 février pour s’entretenir avec son homologue angolais João Lourenço, président en exercice de l’Union africaine. Cette rencontre intervient trois jours après la chute de Bukavu, actuellement sous le contrôle du M23, un groupe rebelle soutenu par le Rwanda.
Les discussions entre Tshisekedi et Lourenço ont principalement porté sur l’offensive du M23 au Sud-Kivu et les réponses à y apporter. Toutefois, aucune avancée diplomatique majeure n’a été constatée. L’Angola prône une approche basée sur le dialogue et le processus de Nairobi, tandis que Tshisekedi refuse toute négociation directe avec le M23 et insiste sur l’implication du Rwanda dans le processus de Luanda.
La communauté internationale mise sur la relation entre les deux chefs d’État pour apaiser la situation. Cette visite à Luanda intervient après un précédent déplacement du président congolais il y a trois semaines, témoignant de l’urgence et de la gravité de la crise.
Le Burundi retire ses troupes de l’est de la RDC
Alors que la situation se détériore, le Burundi a entamé mardi le retrait de ses troupes de l’est de la RDC, où elles combattaient aux côtés de l’armée congolaise contre le M23. Un officier burundais a confirmé le départ de plusieurs camions remplis de militaires via un poste-frontière. Deux sources onusiennes et un diplomate africain ont également rapporté ces mouvements de troupes.
Les soldats burundais avaient notamment participé à la défense de Kavumu, où se trouve l’aéroport desservant Bukavu. Cependant, après la prise de la ville par le M23, la position burundaise s’est affaiblie. Une source proche du M23 affirme néanmoins que toutes les troupes burundaises ne sont pas encore parties.
Pendant ce temps, le Bureau des droits de l’homme des Nations unies a dénoncé des violations graves commises par le M23, dont l’exécution de trois garçons d’environ 15 ans à Bukavu après qu’ils ont refusé de rendre des armes prises dans un camp militaire abandonné.
Entre 10 000 et 15 000 réfugiés congolais ont fui vers le Burundi ces derniers jours, mettant à rude épreuve les centres de transit. Certains ont même péri en tentant de traverser la rivière Ruzizi.
Le M23 avance vers Kamanyola
Après s’être emparé de Bukavu, le M23 continue sa progression et a atteint Kamanyola, une localité stratégique située à une cinquantaine de kilomètres au sud de Bukavu. Des affrontements violents ont éclaté mardi entre les rebelles et les troupes burundaises. Après plus d’une heure de combats, les soldats burundais ont été vus quittant Kamanyola en direction de la plaine de la Ruzizi, tandis que l’armée congolaise s’était déjà repliée plus au sud, à Uvira.
Kamanyola, un point de passage frontalier avec le Rwanda et le Burundi, revêt une importance stratégique majeure. Avant même l’arrivée des rebelles, 80 % de la population locale avait déjà fui.
Inquiétude à Lubumbashi
Si cette avancée du M23 inquiète l’ensemble du pays, à Lubumbashi, la deuxième plus grande ville de RDC, l’inquiétude est particulièrement palpable.
« Je suis très inquiet face à la souffrance de nos concitoyens dans l’est », témoigne Aaron Mwamba, chauffeur de taxi. Pour Serge Mukendi, responsable politique de l’opposition, le gouvernement doit réagir : « Il est temps que nos dirigeants prennent leurs responsabilités et restaurent l’intégrité territoriale de notre pays. »
D’autres habitants expriment leur crainte quant à l’efficacité de l’armée congolaise. « On ne sait pas où cette rébellion va s’arrêter et surtout, on n’a aucune idée des résultats des initiatives du gouvernement », confie un jeune Lushois.
France : De retour sur scène, Werrason appelle à l’unité en RDC
Le 15 février 2025, Werrason a fait son grand retour sur la scène européenne avec un concert à l’Arena Grand Paris, 14 ans après sa dernière prestation en Europe. Devant plus de 7 000 spectateurs, il a livré un show explosif tout en lançant un appel à l’unité nationale en RDC.
Sur scène, Werrason était accompagné de son groupe Wenge Musica Maison Mère ainsi que d’invités prestigieux comme Héritier Watanabe et les animateurs Bill Clinton Kalonji et Jamaïque. Pendant près de trois heures, il a revisité ses plus grands succès, sous les acclamations du public.
Alors que le pays est en proie à des violences persistantes à l’Est, l’artiste a tenu à adresser un message fort à son public : « Je demande à tout le monde de rester soudé pour soutenir notre pays, la RDC, qui traverse des moments difficiles. »
Dans un geste de solidarité, il a également annoncé que 20 % des recettes du concert seraient reversées aux victimes des violences à Goma.
Avec l’Arena Grand Paris affichant complet, le succès de cet événement montre l’attachement indéfectible de la diaspora congolaise à sa culture et à son pays. Werrason a aussi annoncé qu’une tournée européenne suivrait prochainement.
Joseph Kouamé