Brahim Aouissaoui, accusé d’avoir perpétré l’attentat meurtrier dans la basilique Notre-Dame de l’Assomption à Nice en 2020, a été condamné ce mercredi 26 février, à la peine la plus lourde du Code pénal français : la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté incompressible. Une décision qui suit les réquisitions du parquet antiterroriste, face à un accusé n’ayant exprimé aucun remords.
Brahim Aouissaoui, un homme d’origine tunisienne reconnu coupable de l’assassinat de trois personnes le 29 octobre 2020 dans la basilique de Nice, a été condamné ce mercredi par la cour d’assises spéciale de Paris à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté incompressible. Cette peine, la plus lourde prévue par le Code pénal, empêche toute possibilité d’aménagement de peine.
Présidée par Christophe Petiteau, la cour d’assises composée de magistrats professionnels a suivi à la lettre les réquisitions du parquet antiterroriste, qui avait réclamé cette sanction exceptionnelle, parfois qualifiée de « perpétuité réelle ». Lors de l’audience, le tribunal a dénoncé la « violence absolue » des actes commis par Aouissaoui, qui n’a montré aucun remords. L’accusé a justifié son crime en évoquant un prétendu « droit » de venger les musulmans tués dans le monde par « l’Occident ».
Un attentat dans un contexte de tensions accrues
L’attentat de Nice s’est inscrit dans une série d’actes terroristes ayant marqué l’automne 2020, quelques semaines après la republication par Charlie Hebdo des caricatures du prophète Mahomet. Le 25 septembre, un Pakistanais attaquait deux personnes au hachoir devant les anciens locaux du journal satirique. Le 16 octobre, Samuel Paty, professeur d’histoire, était poignardé et décapité à Eragny-sur-Oise après avoir montré ces caricatures à ses élèves. Ces événements ont ravivé le spectre du terrorisme islamiste en France, renforçant les inquiétudes sur la menace djihadiste.
Un procès sous haute tension
Durant l’audience, Brahim Aouissaoui a multiplié les provocations, alternant entre le mutisme et des déclarations choquantes, comme lorsqu’il a affirmé que « toutes les cibles sont légitimes ». Il a également feint l’amnésie, prétendant ne se souvenir de rien. Cette attitude a suscité indignation et consternation, tant parmi les parties civiles que dans l’opinion publique.
Clara Höser