Nigeria : la Sénatrice Natasha Akpoti dénonce une tentative d’«intimidation» après son accusation d’harcèlement sexuel par le président du Sénat

Au cœur d’un scandale d’harcèlement sexuel de la part du président du Sénat nigérian, la sénatrice Natasha Akpoti a fait savoir que sa maison familiale avait été attaquée, alors que son histoire continue de défrayer la chronique dans le pays

Suspendue de ses fonctions après avoir accusé Godswill Obot Akpabio, le président du Sénat nigéran de harcèlement sexuel, Natasha Akpoti-Uduaghan a interpellé les autorités de son pays au lendemain de cette attaque et demandé une «protection rapprochée».

Sur le terrain, la police de l’État de Kogi (Nord du pays) a confirmé une attaque contre la maison familiale de la sénatrice. Un incident intervenu ce mardi 15 avril à l’aube, a précisé le commissaire de police de l’État, Miller Dantawaye, dans une interview avec l’Agence de presse nigériane (NAN).

Selon le commissaire, une enquête a été ouverte pour identifier les auteurs de cette attaque. «Nous irons jusqu’à la racine de cet incident et nous ferons face aux éléments criminels responsables», a-t-il affirmé.

Natasha Akpoti-Uduaghan a indiqué que l’attaque était motivée par des «suppositions» sur sa présence en ville. «Les hommes armés pensaient que j’étais sur place et ont attaqué ma maison familiale», «ils ont brisé les fenêtres de la maison de mon grand-père», a-t-elle déclaré. Heureusement, l’intervention rapide des agents de sécurité et des « membres de la communauté » a permis de repousser les assaillants. Aucun blessé n’a été signalé.

Une déclaration de l’équipe médiatique de la sénatrice a qualifié l’attaque de «tentative d’intimidation», en raison de son engagement à défendre ses électeurs et à dire la vérité. Elle appelle donc l’Inspecteur général de la police à renforcer les mesures de sécurité autour de la sénatrice Akpoti-Uduaghan.

Le dispositif de sécurité lui a été retiré au moment de sa suspension du Sénat, début mars de cette année. Une suspension de six mois faisant suite à une polémique concernant un échange de sièges au sein du Sénat nigérian.

Sanctionnée pour «indiscipline», Natasha Akpoti-Uduaghan dénonce pour sa part un «piège, un coup monté» pour la faire taire, après qu’elle ait dénoncé le comportement du président du Sénat à son encontre. Godswill Akpabio aurait bloqué à plusieurs reprises les motions qu’elle tentait de faire avancer au Sénat avant de lui proposer de la soutenir si elle prenait «soin de lui ». Il aurait également eu un comportement déplacé lors d’une visite de la sénatrice et son mari à son domicile, fin 2023.

Natasha Akpoti-Uduaghan a dénoncé ces faits dans une pétition officielle, qui a été rejetée par le Sénat pour des raisons de procédure. Dans un communiqué, la sénatrice a estimé que sa récente suspension du Sénat était «injuste» et qu’elle «balaie les principes de justice, d’impartialité et d’équité».

La justice nigériane doit se pencher le 12 mai prochain sur la légalité de la suspension de la sénatrice.

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