Ghana : l’opposition critique et manifeste contre la suspension de la présidente de la Cour suprême

Quatre partis d’opposition ont manifesté lundi 5 mai à Accra, la capitale du Ghana, pour protester contre la suspension de la présidente de la Cour Suprême décidée par le chef de l’État, John Dramani Mahama, dans le cadre d’une enquête pouvant déboucher sur sa destitution.

Devant quelques milliers de sympathisants, quatre partis d’opposition ont manifesté lundi 5 mai dans la capitale ghanéenne, Accra pour dénoncer la décision de suspendre la présidente de la Cour suprême, Gertrude Araba Esaaba Torkornoo, prise par le président, Dramani Mahama . L’opposition accuse le Chef d’État, d’avoir rompu la séparation des pouvoirs dans le pays en prenant cette décision.

Pour Alexander Afenyo- Markin, chef de l’opposition présent à la marche organisée par les partis d’opposition, la décision du président John Dramani Mahama, ne serait destinée qu’a servir un agenda caché, en l’occurrence celui de briguer un troisième mandat en 2028.

Une perspective de plus en plus plausible de l’avis de l’opposant, en raison de la « progressive» mise en place d’un corps judiciaire « soumis » au président, ce qui lui donne la possibilité d’interpréter la Constitution « comme bon lui semble». Devant la foule des manifestants, Monsieur Afenyo- Markin a déclaré que « John Dramani Mahama ne se perçoit plus comme un président, mais comme un autocrate».

Si la suspension de la plus haute magistrate du pays est bel et bien prévue par la Constitution, pour Justin Kodua Frimpong, le secrétaire général du Nouveau parti patriotique(NPP), la procédure telle qu’elle est actuellement engagée, ne reposerait sur aucun fondement. « Le président s’est appuyé sur des pétitions frivoles, illégitimes et poreuses, argumente-t-il. Il doit, à l’inverse, utiliser la Constitution judicieusement en bonne conscience … Or là ce n’est pas le cas».

En avril, le Président Dramani Mahama, par l’entremise de son porte-parole avait annoncé détenir « assez de preuves » pour exiger l’ouverture d’une enquête contre Madame Gertrude Araba Esaaba Torkornoo, accusée de « mauvaise conduite et abus de pouvoir». Toutes choses suffisantes selon le porte-parole du Chef d’État pour justifier sa suspension de la Cour suprême du pays, le temps de l’enquête.

L’enquête, menée par un comité constitué de cinq membres nommés par le président de la république, doit déterminer le bien fondé des allégations présentées par trois pétitions. À l’issue de cette enquête, le président arbitrera sur la destitution ou non de la magistrate.

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