Depuis Vendredi 9 mai, Sylvia Bongo Ondimba et son fils Nourredin ne sont plus locataires à la prison centrale de Libreville, selon plusieurs sources. Les autorités ne confirment ni n’infirment cette information qui a pourtant inondé les réseaux sociaux. Les deux figures de l’ancien régime ont été transférées dans leur villa de La Sablière, officiellement pour des raisons de santé rapportent certains quotidiens locaux.
Après 19 mois de détention, Sylvia et Noureddin Bongo ont quitté leurs cellules respectives et ont été assigné à résidence dans la capitale gabonaise. Ils rejoignent le président déchu, Ali Bongo, à la résidence la Sablière, dans le nord de Libreville. Même si pour l’instant, le gouvernement n’a fait aucune déclaration sur cette actualité, cette sortie de prison, confirmée par plusieurs sources locales intervient suite au retour à l’ordre constitutionnel au Gabon, avec l’élection le 12 avril du général Brice Clotaire Oligui Nguema.
Selon une source de la télévision « TV5MONDE », la libération de Sylvia et Noureddin Bongo, fait suite à une résolution de l’Union Africaine demandant le respect des droits de l’Homme dans le pays, dont la libération de la famille et des membres du gouvernement du président gabonais déchu.
L’ex première dame et son fils ne sont pas pour autant totalement libres. Ils sont assignés à résidence et doivent être toujours disponibles en cas de besoin de la justice du pays. Un proche du dossier sans donner aucun détail à confié à RFI que cette évolution » fait suite à un accord ».
Tout compte fait, cette libération constitue un soulagement pour la famille Bongo qui a quasiment tout perdu depuis le coup d’État militaire du 30 août 2023, qui a entraîné la chute du régime d’Ali Bongo, avouent plusieurs observateurs locaux. Nul doute que le général Brice Clotaire Oligui Nguema, qui a troqué le treillis contre la veste a pesé de son poids pour faire bouger les lignes dans cette affaire judiciaire qui n’a véritablement pas connu d’avancée depuis son déclenchement.
L’ex président du Gabon, Ali Bongo, sa femme Sylvia et trois de leurs enfants ont toujours plaidé afin que l’ONU reconnaisse leur » détention arbitraire. L’un de leurs avocats, Maître Francis Zimeray s’était insurgé, déclarant à propos de ses clients qu' »ils ont droit au respect des droits fondamentaux, le droit à un procès équitable, le droit à une défense, le droit à une présomption d’innocence. Tous ces droits qui leur ont été brimés ».
Dans les rues de Libreville, cette mise en résidence emmène plusieurs à se demander si la prison centrale de la capitale est aussi faite pour les puissants ? » Quand les cellules rongent les corps, le système offre des portes de sortie à condition d’être bien né. Les autres, eux , continuent de croupir, malades ou pas, en attendant qu’on se souvienne qu’ils existent », a déploré un journaliste local.