Nigeria : Au moins 20 000 déplacés après une attaque de Boko Haram dans l’État de Borno

L’État de Borno, situé dans le nord-est du Nigeria, est à nouveau frappé par la violence djihadiste. Au moins 20 000 personnes ont été contraintes de fuir leurs habitations après une attaque attribuée au groupe terroriste Boko Haram, vendredi dernier, dans la localité de Marte.

Le gouverneur de l’État, alarmé par cette nouvelle offensive, a appelé le gouvernement fédéral à prendre des mesures urgentes pour protéger la ville et empêcher que celle-ci ne retombe sous le joug des insurgés islamistes.

Les déplacés ont trouvé refuge dans la ville voisine de Dikwa, accentuant la pression humanitaire sur une région déjà fragilisée par plus d’une décennie de conflit.

Une ville meurtrie qui renaissait

Marte, longtemps occupée par Boko Haram, avait amorcé une lente reconstruction après quatre années passées sous contrôle des insurgés. Son attaque récente représente un sérieux revers pour les efforts de stabilisation dans la région.

« Les habitants de Marte craignent un retour à la case départ », confie un responsable local. Les combats ont ravivé les souvenirs douloureux de la période d’occupation où les civils vivaient dans la peur, coupés du reste du pays.

Une crise humanitaire persistante

Depuis le début de l’insurrection de Boko Haram en 2009, plus de deux millions de personnes ont été déplacées dans le nord-est du Nigeria, et des milliers ont perdu la vie, selon les agences humanitaires. La situation sécuritaire reste extrêmement volatile, malgré les opérations militaires successives lancées par l’armée nigériane.

Les organisations humanitaires s’inquiètent de la détérioration rapide des conditions de vie des déplacés, alors que les camps de fortune à Dikwa débordent, sans infrastructures suffisantes pour accueillir un tel afflux.

Un appel pressant à l’action

Le gouverneur de Borno exhorte Abuja à renforcer la sécurité dans la région, prévenir de nouvelles attaques et garantir un retour sécurisé des déplacés. Les populations, déjà épuisées par des années de conflit, peinent à croire à une paix durable.

En attendant, la peur règne à Marte, et les déplacés de Dikwa espèrent que cette énième crise ne marquera pas le début d’un nouvel exil prolongé.

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