Mozambique: attaques jihadistes sur un avant-poste de l’armée dans le nord du pays

Au nord du Mozambique, des insurgés, affiliés à l’organisation État islamique ont pris d’assaut mardi un avant -poste de l’armée près de Macomia. Cette deuxième attaque en un mois, révèle la recrudescence des offensives islamistes contre l’armée dans ce pays d’Afrique australe.

Des insurgés jihadistes du Cabo Delgado(groupe islamiste affilié à l’organisation État islamique) ont revendiqué sur les réseaux sociaux deux attaques contre l’armée dans le nord du Mozambique au cours de ce mois. Le bilan s’élève à une trentaine de victimes chez les soldats.

L’organisation État islamique, via son canal de propagande a revendiqué mercredi 28 mai matin un attaque survenue la veille sur une base militaire dans le district de Macomia ayant tué dix soldats des forces gouvernementales. Il s’agit d’un avant-poste entre les villes de Chai et Macomia, situé près de la route N380 qui relie la capitale de la province, Pemba, à la zone du projet gazier, ont rapporté les sources militaires.

Selon un officier de l’armée Mozambique qui s’est confié à l’AFP sous couvert d’anonymat » il y a eu des combats violents, des morts des deux côtés, dont plus de dix parmi les insurgés « .  » Cette base est une position avec un nombre important de soldats, ils ont eu l’audace de l’attaquer », a-t-il ajouté.

En début du mois, les insurgés avaient déjà revendiqué une attaque ayant tué onze soldats des forces de sécurité, dans la même région. Deux rangers sont morts lors d’un raid sur une réserve animalière et trois soldats rwandais déployés en appui, ont été tués dans une embuscade toujours en mai. Une tentative d’assaut naval sans conséquence contre un navire océanographique russe a aussi été rapporté par des sources locales.

L’ONG Acled, qui collecte des données sur les zones en conflit dans le pays a recensé 80 incidents dans les quatre premiers mois de l’année 2025. La tendance est de nouveau en hausse à la faveur des routes de nouveau praticables avec la fin de la saison des pluies.

Le silence des autorités

Jusqu’ici Maputo, ne communique pas sur ces récents revers de l’armée. Depuis la reprise des projets de la firme pétrolière française « TotalEnergies », la situation s’est nettement dégradée dans la région de Cabo Delgado. Une situation qui inquiète les responsables locaux du Haut-Commissariat aux réfugiés qui redoutent de voir l’insécurité toucher des districts autrefois considérés comme  » stables ». Selon l’organisation onusienne, les districts d’Ancuabe et de Montepuez, ont enregistré 20.000 déplacés supplémentaires en quelques semaines.

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